» JE N’AI JAMAIS SOUTENU LE PEN « 

ENTRETIEN: TH.D.

Le Vif/L’Express : Votre liste antisioniste pour les européennes est une provocation de plus ?

Dieudonné : J’ai encore été récemment censuré, y compris en Belgique, par des responsables politiques bruxellois. Je suis donc condamné à aller sur leur terrain. J’ai fait des sketchs sur les sujets les plus tabous. Le seul qui ait provoqué la censure mettait en scène un colon israélien. Ensuite, la censure n’a cessé de fonctionner. Je me suis aperçu qu’il y avait un lobby sioniste français extrêmement puissant qui cultive l’unicité de la souffrance. J’ai même été agressé physiquement.

Quel est le programme de votre liste ?

Dénoncer la mafia sioniste qui pollue la vie culturelle et économique. Nous nous battons pour insuffler un souffle nouveau à une gauche qui a disparu.

C’est plutôt une liste d’extrême droite, avec Alain Soral qui vient de quitter le comité central du Front national…

Nous avons aussi un rabbin antisioniste sur notre liste. Beaucoup de gens de gauche et d’extrême gauche. Alain Soral, lui, a été confronté à la haine des sionistes. Il a sa place sur la liste.

Vous vous êtes battu contre le FN en 1997. Aujourd’hui, Le Pen est votre ami. Quelle cohérence ?

Je n’ai jamais soutenu Jean-Marie Le Pen. Je l’ai effectivement rencontré pour tenter de le comprendre. Le parrainage de ma fille par Le Pen, c’est une performance humoristique de haut niveau. Les médias me boudent. Pour lancer mes spectacles, je suis obligé de créer des buzz qui choquent. Je n’ai jamais appelé à voter FN et je ne partage pas ses idées.

Quelle différence faites-vous entre antisionisme et antisémitisme ? Le premier n’est-il pas le faux nez du second ?

Beaucoup de juifs sont antisionistes ! Le chantage à l’antisémitisme est le faux nez de la propagande des sionistes.

Etes-vous solidaire du discours du président iranien Ahmadinejad à Genève ?

Totalement. C’était un discours admirable. Avec Hugo Chavez, cet homme porte une résistance qui parle à tous les pays du Sud.

Pourquoi faire monter Robert Faurisson sur la scène du Zénith ?

Faurisson nie beaucoup de choses, y compris la maison des esclaves sur l’île de Gorée, près des côtes sénégalaises, où sont passés des dizaines de millions d’Africains. Pourquoi ne jamais mentionner son discours sur Gorée ? Pourquoi ne parle-t-on que de sa négation des chambres à gaz ? A nouveau, il y a deux poids deux mesures.

Cela vous dérange que Faurisson nie les chambres à gaz ?

Le fait qu’il nie Gorée me suffit. Je ne veux pas rentrer dans la compétition victimaire. Mais l’esclavagisme a touché des centaines de millions de personnes. Me parler des chambres à gaz alors que je vous parle de Gorée me semble déplacé.

Entretien. Th.D.

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