Inégalités Nord-Sud à Namur

Le Namurois a pris goût aux 2-façades, impopulaires il y a quelques années. Gembloux dénote, et se rapproche de Bruxelles.

L’année 2011 est marquée, en région namuroise, par la stabilité. Stabilité de prix comme d’activité immobilière, stabilité, aussi, de l’offre et de la demande, qui vont jusqu’à s’égaler par endroits. Ainsi, le volume de transactions n’a augmenté  » que  » de 2,6 % par rapport à 2010, contre 7,9 % entre 2009 et 2010.  » Une bonne année pour l’immobilier, en somme, bien que quelconque et sans faits marquants du point de vue de l’évolution des prix « , analyse Stéphane Watillon, notaire à Namur.

Si les 2-façades étaient impopulaires il y a quelques années, aujourd’hui elles se vendent  » comme des petits pains « , remarquent les notaires. Un succès qui se ressent (relativement) sur leur prix. Ainsi, compter entre 130 000 et plus de 145 000 euros dans le nord de la province, traditionnellement plus cher et plus couru que le sud, qui démarre sous la barre des 100 000 euros et plafonne à 120 000 euros. Avec çà et là, des pointes à 170 000-175 000 euros pour Namur et sa périphérie, de même que Gembloux et Eghezée (qui bénéficient de la proximité du Brabant wallon et de Bruxelles) ou encore La Bruyère. Les 4-façades sont, elles, un peu à la traîne, voire carrément immobilisées lorsqu’elles dépassent les 250 000 euros. Elles se monnayent autour de 175 000 à 200 000 euros au nord, pour 150 000 euros et moins au sud. A nouveau, certaines communes se distinguent du lot à coups de 240 000 euros (Namur), 250 000 euros (La Bruyère) et même 260 000 euros (Gembloux).

Les appartements profitent d’une demande dopée par  » le vieillissement de la population et le nombre élevé de papy-boomers, mais aussi par des investisseurs déçus des piètres résultats de leur portefeuille titres « , constatent les notaires. Ils enregistrent une légère augmentation de leur prix – de quelques pour cent tout au plus – ceux-ci se hissant désormais entre 160 000 et 175 000 euros (2000 euros/m² pour du neuf) à Eghezée, Namur et Gembloux. Et quelques milliers de moins pour Rochefort, Fernelmont, Andenne et Sambreville. Cela dit, les notaires observent que  » les prix de l’ancien et du neuf ont tendance à s’égaler sur le marché des appartements, les nouvelles constructions étant de plus petite taille « . Les studios sont également forts prisés par ces mêmes investisseurs, qui espèrent y loger des personnes âgées ou des étudiants.

Enfin, les terrains à bâtir voient leurs prix grimper au fur et à mesure que les candidats acquéreurs poussent leurs recherches vers le centre des communes. Et baisser quand ils prennent la direction du sud de la province. Les notaires pointent néanmoins un phénomène de rattrapage des prix méridionaux (de 65 à 80 euros/m²), tandis qu’au nord, le public se refuse à dépenser plus de 100 000 euros pour un terrain de 10 ares (100 euros/m²). Sauf peut-être à Gembloux,  » où les terrains se font plus petits (autour de 6 ares) et… plus chers (jusqu’à 150 euros/m²) « , glisse le notaire gembloutois Pierre Proesmans. Les surfaces de 10 ares, elles, culminent à 110-115 euros/m².

C’est d’ailleurs vers Gembloux que sont tournés tous les regards, la ville étant en plein boom démographique.  » Longtemps cantonnée à 20 000 habitants, elle atteindra les 25 000 à très court terme « , poursuit ce dernier. De quoi intéresser les investisseurs… Car, actuellement, les prix gembloutois sont encore  » 20 à 25 % inférieurs aux tarifs pratiqués dans les communes brabançonnes voisines de Walhain et Chastre, pourtant éloignées d’à peine 5 kilomètres ! « 

F. MA.

Les prix de l’ancien et du neuf ont tendance à s’égaler sur le marché des appartements

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