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 » Il y avait plus d’intérêt à coopérer qu’à s’opposer « 

Sejal Worah est directrice des programmes du WWF en Inde. Nous l’avons rencontrée au siège de l’organisation à New Delhi.

Que représente l’Inde pour une organisation comme la vôtre ?

Un immense défi, tant les priorités sont nombreuses en matière de défense de la nature et de l’environnement. Nous y sommes impliqués depuis 1969, nous y employons 400 personnes – ce qui peut paraître peu pour un pays de cette taille, mais nous y avons noué une multitude de partenariats avec des ONG, des associations locales et des agences gouvernementales. Nous oeuvrons à la sauvegarde des espèces et des écosystèmes menacés, à la dépollution des océans et des rivières, à la gestion de l’énergie et de l’impact du changement climatique, au développement durable dans l’industrie et dans l’agriculture…

Dans ce domaine, vous coopérez avec une multinationale aussi puissante qu’Ikea. N’est-ce pas un pari risqué ?

Si ! Mais le WWF a estimé qu’il y avait plus d’intérêt à coopérer qu’à s’opposer à ce genre d’entreprise. Certes, leur premier objectif reste le profit, mais ils ont aussi intérêt au développement durable pour de nombreuses raisons. Bien sûr, nous mesurons le risque de greenwashing, raison pour laquelle nous avançons pas à pas en dressant régulièrement le bilan de nos réalisations. Sachez que nous sommes très sélectifs et que chaque collaboration est un cas particulier.

Celle-ci vous convainc ?

Nous avons eu beaucoup de discussions et même d’engueulades depuis le début mais on a fait du chemin et je suis heureuse de pouvoir affirmer qu’aujourd’hui, ce projet est l’une de nos plus belles réussites. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un simple partenariat mais d’un réel engagement sur le long terme.

Comment cela se passe-t-il concrètement ?

Avec nos partenaires locaux, nous gérons la mise en oeuvre du projet sur le terrain. Cela concerne l’implémentation des techniques plus durables auprès des agriculteurs, l’engagement des communautés locales, des actions de recherche, de suivi et de monitoring, etc. Nous travaillons aussi sur l’éducation des populations rurales et la communication autour du projet, ainsi que sur sa promotion auprès des autorités locales et du gouvernement. Cet aspect-là n’est pas le plus facile… Car actuellement, la priorité va au développement économique, pas spécialement durable.

Entretien : Philippe Berkenbaum

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