Icônes du futur

Barbara Witkowska Journaliste

Septante-cinq candidats pour la 76e édition du Concours Reine Elisabeth, réservée aux pianistes ! Autant d’univers et de langages différents. Et un mois d’émotions musicales exceptionnelles.

Et c’est reparti pour les soirs de fête avec une brochette très prometteuse de jeunes pousses triées sur le volet !  » Je crois que ce sera une très belle session, souffle Jean-Pierre de Launoit, président du conseil d’administration du Concours Reine Elisabeth. Pour la première fois, nous avons reçu 283 DVD ! C’est un record absolu qui prouve la notoriété de notre concours dans le monde.  » Le jury a sélectionné 75 candidats (28 femmes et 47 hommes) de 19 nationalités. Les Coréens seront présents en force avec 17 candidats, talonnés par 12 Russes, 9 Chinois et 8 Américains. Stéphanie Proot et Yannick Van de Velde, deux valeurs montantes, défendront les couleurs de la Belgique. Une écrasante majorité masculine, donc, qui sidère une nouvelle fois…  » Certes, les hommes sont majoritaires, mais je ne pense pas que le piano soit un instrument masculin, poursuit Jean-Pierre de Launoit. Il y a aussi de très grandes artistes féminines. Le problème réside dans la suite. Pour une femme, il est plus difficile de concilier la carrière et la vie familiale. Mais, j’insiste, le talent existe de part et d’autre.  »

Ouvrir le concours

Malgré la notoriété incontestable du Concours Reine Elisabeth, les organisateurs sont parfaitement conscients que le monde évolue, qu’il faut  » dépoussiérer ce qui est vieillot  » et viser une approche plus contemporaine. Amorce de cette nouvelle ère ? Les finales, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, seront présentées par Hadja Lahbib sur les chaînes de la RTBF. Gracieuse et exigeante, la journaliste du JT de la Une entend y exprimer toute son inventivité et cultiver cette diversité artistique qui lui est chère.  » J’ai un intérêt certain pour la culture et pour la musique, je suis curieuse et je touche à tout, sans tabous ni interdits, nous dit-elle. Pour Quai des Belges, j’ai réalisé plusieurs émissions autour de la musique classique. La musique me fait vibrer, j’aime tous les genres. J’ai envie d’apporter ma touche, d’être  » moi « . On me dit que j’ai un ton surprenant, très nature et sans fioritures. J’ai envie de faire bouger les choses et de jeter des ponts. Il y aura des invités imprévus mais bien sentis, en décalage, un peu comme moi. Je ferai venir des sportifs, des politiques, des humoristes, des musiciens de rock et des citoyens lambda. Il faut ouvrir le concours et prendre le tournant. C’est un challenge très excitant !  »

Les premières épreuves et les demi-finales s’installent, pour la deuxième année consécutive, à Flagey. Le Studio 4 ne faillit pas à sa réputation : il demeure l’une des meilleures salles de la capitale et peut s’enorgueillir d’une acoustique parmi les plus belles qui soient.  » Je ne me pose pas en concurrent du Conservatoire, je suis d’ailleurs très actif dans sa défense, explique Gilles Ledure, directeur de Flagey. Cela dit, je suis très content d’accueillir les premiers candidats. L’année passée, ils ont adoré travailler dans ces lieux. Nous offrons un environnement accueillant, détendu et une ambiance joyeuse. Il y a une interaction de sympathie avec les habitants du quartier. Flagey invite à la gourmandise culturelle.  »

D’autres changements à venir ?  » On a évoqué un concours réservé au violoncelle, conclut Jean-Pierre de Launoit. Hélas, les oeuvres pour violoncelle qu’on devrait interpréter en finales sont très peu nombreuses. Il y en a cinq ! Je pense beaucoup aux chefs d’orchestre. Mais c’est toute une préparation. On ne peut pas se planter !  »

Du 6 mai au 1er juin, www.cmireb.be

BARBARA WITKOWSKA

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