Georges Collignon, artiste  » surabstréel « 

Surréaliste, abstrait, réaliste… Georges Collignon était tout cela à la fois. L’artiste porta haut les couleurs de la Belgique dans les musées d’art moderne du monde entier !

Né en 1923 dans une famille ouvrière de Flémalle, Georges Collignon prête initialement son coup de crayon – impératifs de l’existence obligent – à la cristallerie du Val Saint-Lambert. Fort heureusement, une carrière plus trépidante se profile.

Imprégné de l’influence d’Auguste Mambour (professeur à l’Académie des beaux-arts de Liège), Georges Collignon va peu à peu se distancer de ses assises traditionnelles pour s’engager sur le chemin de l’expressionnisme. Ce changement de cap prometteur doit beaucoup à sa découverte de Picasso, en 1944. Explorateur téméraire, il rejoindra l’aventure de  » La Jeune Peinture belge  » qui, au lendemain de la Seconde Guerre, s’ouvre à une nouvelle manière de traiter la forme et la couleur. Avec audace, l’artiste investit une palette chromatique d’une extrême pureté. Dans le même temps, le sujet cherche à s’évaporer. Dès 1947, l’heure est à la production non figurative. Un nouveau point d’ancrage installe notre artiste dans le sillage de Matisse, Klee et Kandinsky dont il partage discrètement les cimaises lors d’expositions internationales. Ce tournant est déterminant : intensément, Collignon explorera la voie abstraite pendant plus de vingt-cinq ans.

Consécration de son talent, le Prix Jeune Peinture belge lui est décerné en 1950. La même année, il prend part au mouvement CoBrA et crée avec Pol Bury le groupe  » Réalité Cobra  » pour la défense de l’art abstrait. Encouragé par une bourse du gouvernement français, Georges Collignon s’installe à Paris en 1951. Il y séjournera une vingtaine d’années.  » A Paris, confiera-t-il, on est obligé de se remettre en question tous les jours. Cette foire aux idées qui y existe oblige à rester sur la brèche.  » Cette période marque le début d’une carrière internationale.

En 1964, la figuration réapparaît. L’image fantastique de la femme s’allie alors à une grande richesse de la texture. On assiste même à l’introduction de la technique à la feuille d’or puis de cuivre et d’aluminium. Une innovation qui doit son apparition à sa découverte des icônes et primitifs italiens. Revenu à Liège, Georges Collignon élabore son £uvre telle que nous la connaissons aujourd’hui : le nu féminin, traité avec humour, sinon causticité, y tient une place prépondérante.  » Je me suis enhardi, j’ai peint ce que j’avais envie de peindre. « 

Cette longue carrière, vécue au c£ur d’une époque de rejet des tabous et de remise en question de toutes les esthétiques, interpelle de par sa présence constante dans la vie artistique de notre pays et hors frontières. Georges Collignon figura en effet dans la plupart des expositions d’art belge contemporain tant en Belgique qu’à l’étranger, et ce jusqu’au dernier jour de son existence, le 5 février 2002.

Georges Collignon  » Réalité CoBrA « , Cercle de Wallonie, Château du Val Saint-Lambert, Esplanade du Val, à 4100 Seraing. Jusqu’au 4 novembre.

GWENNAËLLE GRIBAUMONT

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