Dans cette expo offrant un large casting sur la création actuelle, Aline Bouvy expose PUP I (2019). © Aline Bouvy/Photo: Luise von Nobbe

Flying on the raven’s wing

Cette exposition est à notre sens l’une des plus pertinentes de cet été, du moins pour qui veut se tenir à l’écart des habituels formatages balisant l’art contemporain. Deux raisons à cela. La première relève de l’endroit sur lequel Flying on the raven’s wing déploie ses ailes. Asiat – un acronyme pour Arsenal des instruments et appareils de transmission, une structure émanant du ministère de la Défense – se découvre comme une ancienne base militaire laissée à l’abandon. Cette friche où, autrefois, prenaient forme d’ambitieux projets d’ingénierie et de stratégie est désormais rendue à l’humilité et au calme d’une nature qui reprend ses droits. L’ ensemble est à contempler comme l’une de ces vanités allégoriques – crâne ou dépouille en passe de se décomposer – apparue dans la peinture néerlandaise du XVIIe siècle. Le second élément qui séduit est à chercher du côté du projet curatorial de la jeune commissaire, Evelyn Simons. « Après une année pendant laquelle nos interactions et notre estime de soi ont été définies et réduites par des rencontres en ligne et des représentations digitales « avatariques », l’exposition célèbre la charnalité crue du corps humain », explique- t-elle. Pour joindre le geste à la parole, Evelyn Simons a convoqué un joli casting: Aline Bouvy (Belgique), Rotor (Belgique), Sonia Gomes (Brésil) ou encore Tarek Lakhrissi (France) et Grace Ndiritu (Royaume-Uni/Kenya). Les oeuvres, quant à elles, font feu de tout bois disciplinaire – architecture, musique, vidéo… – et reposent sur des environnements et mécanismes inédits – dancefloors, tâches collaboratives… – permettant à un large public de s’interroger sur le sens de la création actuelle.

Sur le site Asiat, à Vilvorde, jusqu’au 5 septembre.

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