» Etre plus irréprochable que les autres « 

Il a 50 ans et fait aujourd’hui de la politique sur les terres de son père.

Ce soir, c’est terminé, je rentre à la maison.  » De son père, Valéry Giscard d’Estaing, Louis a d’abord appris la versatilité de la vie publique.  » A chaque remaniement, lorsqu’il était ministre, se souvient son fils, il évoquait la possibilité de ne plus l’être dans les heures qui suivaient. Mais, chaque fois, il était reconduità  » A cette époque, VGE est encore aux Finances. Les camarades de classe de Louis lui confient la chemise en carton marquée  » impôts  » que les parents ont glissée dans le cartable, afin qu’il transmette à papa.  » Les autres partent du principe que vous avez accès à de nombreux avantages et que vous les utilisez tous « , résume Louis Giscard d’Estaing.  » Mon père était président de la République lorsque j’ai intégré l’école de management de Rouen, raconte-t-il encore. Ma s£ur m’a prêté sa voiture, une Renault 5 jaune, pour les premiers voyages. Ensuite, je me suis acheté une Renault 5 verte. Très vite, quelqu’un est venu me demander si c’était la coutume de se servir chez Renaultà Enfants de président, c’est être toujours plus irréprochable que les autres – ainsi, mon frère Henri et moi-même avons fait un vrai service militaire, malgré les facilités que la situation nous aurait accordées. « 

S’il milite dès l’adolescence au sein des jeunes de l’UDF, le mouvement fondé par son père, le benjamin de la fratrie Giscard d’Estaing choisit d’acquérir une expérience professionnelle avant de se lancer dans la politique :  » Je voulais avoir un métier, gagner ma vie, acquérir mon indépendance. Je ne voulais pas être tributaire du nom de Giscard d’Estaing, même si j’en suis extrêmement fier.  » En 1992, Louis prend des responsabilités au sein de l’UDF du Puy-de-Dôme, mais il n’est pas candidat aux régionales :  » C’était tacite entre nous : il n’était pas question que je sois sur la liste de mon père. Il n’était pas question de laisser planer le moindre soupçon de favoritisme.  » Aux municipales de 1995, VGE est candidat à la mairie de Clermont-Ferrand. Son fils, lui, se présente dans un village voisin. Les deux sont battus. Plus tard, Louis conquiert à une voix de majorité la mairie de Chamalières (dont son père fut premier édile de 1967 à 1974), avant d’être élu en 2002 député de la circonscription. Seul UMP du département, il se fait enfin un prénom :  » Lui, c’est lui, et moi, c’est Louis « , lance-t-il à un journaliste qui l’interroge sur son illustre ascendant. Un père qui, dit son fils, n’est intervenu qu’une fois pour le soutenir, lors d’un meeting national en Auvergne, pour les législatives de 2002.  » Je crois me souvenir d’une phrase sympathique à mon égardà C’est tout.  » Et c’est beaucoup de la part d’un ancien président – mais peut-être trop peu aux yeux d’un fils ? l

E. K.

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