Étapes de terroir

Au coeur du vignoble alsacien, chambres de caractère, tables gourmandes, rendez-vous festifs, visites et dégustations sont autant de haltes privilégiées.

Périple au pied des Vosges

C’est un parcours bucolique aux paysages de carte postale. Un symbole de la région qui lui doit une bonne part de son rayonnement touristique. Et la pionnière du genre en France. Inaugurée en 1953 et longue de 170 kilomètres, la route des vins d’Alsace relie Thann, au sud, à Marlenheim, au nord. En voiture, à bicyclette – sur une véloroute balisée – ou à bord d’un véhicule intercommunal – le charmant train du vignoble gourmand -, elle se découvre au fil des vignes en terrasses impeccablement alignées, des châteaux médiévaux, des églises romanes et gothiques, des villages fortifiés et fleuris aux ruelles étroites, des maisons à colombage… Voilà pour le décor. Les âmes qui le peuplent ? Ceux qui témoignent d’une terre tout entière dédiée à Bacchus : vignerons, coopérateurs, chefs de cuisine…

L’itinéraire est ainsi jalonné de caveaux de dégustation (plus de 900 !), de tables gastronomiques et de winstubs (littéralement, salons à vins). Ces dernières offrent un cadre typiquement alsacien où les convives partagent une grande table recouverte d’une nappe à carreaux rouges et blancs pour se régaler de plats du terroir mitonnés dans l’esprit d’antan et de vins locaux servis au pichet. Une célébration des saveurs et de l’amitié version alsacienne.

Ce périple au pied des Vosges recèle bien des pépites, comme les pittoresques villages d’Eguisheim, d’Hunawihr, d’Ingersheim, ou encore de Riquewihr, qui figurent parmi les 119 communes que traverse la célèbre route. Au coeur de ces bourgs viticoles, la fête bat son plein durant la période estivale avec une multitude de rendez-vous populaires : foires aux vins, ateliers culinaires, chapitres de confréries, Fête des ménétriers, sentiers gourmands, Nuit des grands crus, chasses au trésor, cortèges folkloriques… Sans oublier le SlowUp, autrement dit une virée cool à vélo, en patinette, en rollers ou à skateboard à travers le vignoble… Un festival de sensations à consommer sans modération.

www.route-des-vins-alsace.com www.vinsalsace.com

Ribeauvillé, la pionnière

C’est souvent dans les caves coopératives que le visiteur va à la rencontre du terroir. Fondée en 1895, celle de Ribeauvillé est une pionnière. Depuis, la maison cultive la tradition de l’accueil avec son vaste caveau où plus de 70 cuvées sont disponibles à la dégustation, son Musée de la vigne et de la viticulture au parcours ludique, son espace d’exposition d’art contemporain (à voir : les gravures de Suzanne Hanke, jusqu’au 28 août), son oenothèque riche en vieux millésimes. Pour les pauses gourmandes, le lieu dispose aussi d’un restaurant, l’Auberge au Zahnacker, qui restitue toutes les saveurs de l’escalope de foie d’oie poêlée aux pommes ou du jambonneau sauce munster, que l’on goûtera dans un cadre boisé rehaussé de superbes vitraux. Bien des raisons de faire halte dans ce village de charme blotti au pied du massif du Taennchel.

Visites en semaine, à 11 et 16 heures. Menu régional : 24,80 euros. Ribeauvillé. www.restaurant-zahnacker.fr ; http://alsace.vins-ribeauville.com

Wolfberger, l’ambassadeur

Avec une histoire qui remonte à plus de cent dix ans associée à une démarche résolument tournée vers l’innovation, Wolfberger demeure un ambassadeur emblématique du vignoble alsacien en exportant ses vins, crémants, eaux-de-vie et liqueurs sur les cinq continents. Il faut dire aussi que, du nord au sud de la route des vins, la vénérable maison valorise des parcelles sur 15 des 51 grands crus d’Alsace – ce qui lui permet de figurer sur les tables les plus prestigieuses. On peut découvrir les flacons de la marque dans ses six boutiques alsaciennes, implantées à Colmar, à Eguisheim, à Dambach-la-Ville, à Orschwihr et à Strasbourg, ou, mieux encore, visiter la cave historique d’Eguis-heim et ses foudres de 1902. A coupler avec une dégustation commentée de cuvées plusieurs fois médaillées.

Visite et dégustation : 6 euros. Eguisheim, tél. +33 3 89 22 20 20. www.wolfberger.com

Haltes de caractère

Romantiques à souhait, les quinze  » gîtes charme et luxe  » des remparts de Riquewihr forment un ensemble exceptionnel. Quatre d’entre eux, aménagés dans une maison Renaissance édifiée au XVIe siècle sur le premier rempart du village, élevé en 1291, font face au coteau du Schoenenbourg (de 85 à 249 euros la nuit). A Kientzheim, petite bourgade médiévale cernée par les vignes, l’abbaye d’Alspach fleure bon le havre coquet. Cet ancien couvent de clarisses du XIe siècle a été joliment reconverti en un hôtel de 25 chambres et 6 suites raffinées (de 96 à 235 euros la nuit).

Nappes à carreaux, mobilier de bois clair, verres à vin à haut pied vert, plats phares de la région : à Kaysersberg, la winstub du Chambard restitue, sous la houlette des frères Nasti, l’art de vivre alsaciens. Dans ce bistrot conçu sur le mode de l’excellence, la choucroute s’accompagne de riesling, le baeckeoffe (à base de pommes de terre, de légumes, et d’assortiment de boeuf, d’agneau et de porc), de pinot gris. Et le munster, de gewurztraminer (menus : 24 et 31 euros).

A Eguisheim, l’un des Plus Beaux Villages de France et berceau du vignoble alsacien, David Schubnel fait chanter les assiettes : tarte à l’oignon, sorbet au marc de gewurztraminer, filet de canard au pinot noir donnent un aperçu de ses talents (menus : de 19 à 45 euros). On pourra aussi dévaliser la boutique attenante, regorgeant de terrines, foies gras, munster, tourtes, fleischnacka (roulés à la viande), spaetzles (pâtes)…

Pour une halte plus longue dans la cité fortifiée, on se posera au Hameau d’Eguisheim, une maison à colombage magnifiquement rénovée qui abrite des chambres d’hôtes, sur le domaine viticole Pierre-Henri Ginglinger (de 98 à 158 euros la nuit).

www.i-love-riquewihr.com ; www.hotel-abbaye-alspach.com ; www.lechambard.fr ; www.pavillon-gourmand.fr ; www.hameau-eguisheim.com

PAR LETIZIA DANNERY

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