Et toi, tu  » kottes  » ?

Etre kotteur ou navetteur, deux options qui ont beaucoup d’implications. Un choix qui ne se résume pas à l’alternative entre la fête et la raison, entre l’échec et la réussite.

Les clichés sur les étudiants kotteurs foisonnent et accablent de nombreux parents. Qui ne s’est jamais entendu répliquer :  » Si tu as un studio, tu feras trop la fête et tu risques de rater ton année  » ? L’autonomie, la liberté, voilà les revendications et les plaisirs de ceux qui quittent leurs parents. A l’inverse, les jeunes qui rentrent au domicile parental chaque soir bénéficient des avantages du cocon familial.

Mais ce confort ou cette autonomie ne joue pas forcément dans la décision d’emménager ou non dans un kot. Les conditions financières des parents ou de l’étudiant sont décisives, de même que la distance qui sépare le domicile parental du lieu d’étude ou son accessibilité. Tout le monde ne peut pas se permettre un logement qui coûte entre 250 et 500 euros par mois.  » J’habite à 15-20 minutes du centre-ville et je n’avais pas les moyens de me payer un kot « , explique Carole Pieri (master1 en langues et littératures modernes à l’ULg). Tout le monde ne peut pas non plus assumer un voyage plus ou moins long en voiture, en train, voire en métro, tram ou bus. A chacun donc de peser le plus tôt possible le pour et le contre selon sa situation.

Trouver un équilibre

Mais revenons-en au cliché du kotteur fainéant et à celui du navetteur toujours en retard. Bien sûr, quelques fêtards extrêmes alimenteront toujours ces préjugés mais beaucoup d’étudiants, en kot ou non, parviennent à trouver un équilibre entre les sorties et les cours, et ce, dès la première année.  » S’il y a trop de boulot, de prépas, de notes en retard, j’abandonne la sortie « , confie Isabelle Pieri (bac1 en langues romanes à l’ULg). L’autonomie nouvelle, la gestion de son argent de poche permettent à l’étudiant kotteur de connaître ses limites et d’apprendre à les respecter. La vie en communauté crée des liens entre voisins ou colocataires et une vie sociale riche de nouvelles connaissances.  » Nous sommes cinq dans le kot et ce que j’aime, c’est la diversité : il y a un Italien, un Espagnol et ils nous ramènent souvent leurs amis, ils nous font découvrir leurs spécialités « , explique Jérémy Leroy (bac2 en communication appliquée à l’IHECS).

Les navetteurs, bien que parfois limités par les transports en commun, peuvent, eux aussi, être impliqués dans la vie estudiantine d’après-journée même si cela implique plus d’organisation. Juliane Claes (bac2 sciences économiques et de gestion HEC-ULg) a trouvé une solution :  » Soit je rentre avec le premier train, soit je dors dans le kot d’un(e) ami(e).  » La plupart de ces étudiants empruntent quotidiennement les trains, les trams, bus ou métros. Ces abonnés et naturellement lève-tôt sont donc dépendants d’horaires parfois contraignants et subissent les grèves et retards divers. Leur position peut s’avérer délicate, surtout en période d’examens, bien qu’elle ne compromette pas leur réussite.

Choisir entre un kot ou les navettes ne se résume pas à choisir entre la fête ou la raison, ni entre l’échec ou la réussite, mais entre deux modes de vie différents qui ont chacun des avantages, des inconvénients et leurs adeptes. Chaque choix est donc louable pourvu qu’il soit fait à temps et qu’il convienne à l’étudiant.

Par Aurélie Dechamps (IHECS)

L’autonomie nouvelle, la gestion de son argent de poche permettent à l’étudiant kotteur de connaitre ses limites et d’apprendre à les respecter.

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