Et si on parlait d’amour

Guy Gilsoul Journaliste

Pour sa huitième édition liégeoise, la biennale internationale de la photographie (le BIP) propose un florilège d’images autour du thème de l’amour.

Cela se passe dans les rues de Liège où les panneaux publicitaires (les fameuses  » sucettes Decaux « ) si généreuses en images érotico-formatées sont pour quelques semaines habitées par des photographies anciennes en noir et blanc réalisées par le photographe Georges Thiry (1904-1994). Si son nom est le plus souvent associé à ceux de Magritte, Scutenaire, Nougé ou Dotremont dont il tira des portraits intimes et sans chichi, ce Liégeois pur jus trouva aussi, dans les rues ou les hôtels de passe, des scènes de vie souvent teintées de grande tendresse dont ses amies les prostituées furent les héroïnes. Ce sont ces images-là, venues d’un autre temps, que vont côtoyer, aux arrêts de bus et autres lieux bénis par les stratèges de la communication commerciale, les promeneurs de la Cité ardente. Dans d’autres rues, d’autres images en grand format ont été hissées comme autant de drapeaux entre les façades des vénérables maisons. On y voit d’autres clichés autour du thème de l’amour envoyés aux organisateurs (Les Chiroux) par les habitants eux-mêmes.

C’est la mise en bouche. Un avant-goût d’une nouvelle biennale qui propose, outre sept grands rendez-vous programmés dans les musées et espaces culturels de la ville, d’autres expositions initiées par les galeries privées et les associations.

Comme à chaque fois, on retrouve des photographes internationalement connus dont les £uvres sont depuis longtemps entrées dans les collections muséales. Pour d’autres, le BIP est un formidable tremplin. Entre le document pris sur le vif, la pose étudiée, la mise en scène, entre l’approche des gestes et le non-dit des regards, entre l’attirance, le désir et la tendresse, la subtilité ou la grosse artillerie, le sérieux et son contraire, l’expression du  » Je  » et l’analyse distanciée ou critique, chaque photographe donne du rapport amoureux à l’autre, des images qui, n’en doutons pas, réveilleront souvenirs et désirs. On l’a compris, chacun y puise tout en savourant la qualité des réalisations, car, après tout, le photographe est aussi un amoureux de l’image. Ici, la pertinence d’une composition ou d’un décor, là celle d’un flou ou d’un ton sur ton, là encore, l’originalité ou la sublimation d’un presque rien.

Le Bip est bel et bien l’événement photo de ce printemps 2012. Quelques suggestions.

PLUS DE PHOTOS SUR WWW.LEVIF.BE

Images de l’amour, amour de l’image, 8e Biennale de la photographie et des arts visuels. Liège. Du 10 mars au 6 mai. www.bip-liege.org

GUY GILSOUL

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