Economie Les feux sont à l’orange foncé

Le ralentissement de la production en Chine, premier pays touché, et du vaste secteur des transports, frappe toute l’économie mondiale. Pour combien de temps ? Les investisseurs anticipent le pire, comme toujours.

Il est un peu tôt pour mesurer l’impact qu’aura l’épidémie de coronavirus sur l’économie mondiale et sur celle des pays les plus touchés. Mais plusieurs clignotants sont déjà activés qui révèlent au moins des inquiétudes, sinon la trace réelle que laissera ce virus sur les chiffres de la croissance. Dans une économie mondialisée, la Chine ne peut faiblir sans que le reste de la planète se sente mal.

– Pour Kristalina Georgieva, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), le coronavirus pourrait mettre en péril la reprise de l’économie mondiale. Du coup, le taux de croissance que le FMI avait annoncé en janvier dernier, à hauteur de 3,3 % pour 2020, devrait être raboté de 0,1 point. La croissance de l’économie chinoise devrait être, elle, nettement plus touchée, passant de 6 à 5,6 %.

– Quid de l’impact sur l’économie belge? Il est encore trop tôt pour le déterminer avec précision, mais un coup de sonde d’Agoria, la fédération de l’industrie technologique auprès de ses membres et relayé par Le Soir, ne laisse planer aucun doute. 50% des répondants affirment déjà rencontrer des soucis dans leur production et 75 % estiment s’attendre à des problèmes dans les prochains mois. Ils évoquent essentiellement des ruptures d’approvisionnement et des prix qui montent en flèche.

– Sur le front boursier, le coup de froid est évident, dès lors que les résultats de plusieurs entreprises ou secteurs d’activité devraient pâtir de l’épidémie au moins au premier trimestre. Ainsi en va-t-il du secteur du tourisme, des compagnies aériennes, des croisiéristes, du trafic maritime par conteneurs et, dans la foulée, de toutes les entreprises dont la matière première, que ce soient des vêtements pour Primark ou des pièces détachées pour des fabricants dans le secteur du métal ou des technologies, leur est acheminée de cette manière. L’impact de l’épidémie pourrait dès lors se faire ressentir plus longtemps que prévu, ce qui douche les investisseurs. Toutes les places boursières ont reflété ce ralentissement, Eurostoxx, indice Nasdaq et Bourses européennes confondues.

– Comme toujours lorsque la peur s’empare des investisseurs, l’or sert de valeur refuge. Il affiche aujourd’hui un niveau de quelque 1 650 dollars l’once, que l’on n’avait plus vu depuis sept ans.

– Le Japon, qui représente actuellement le deuxième foyer de l’épidémie dans le monde, risque à présent d’entrer en récession, c’est-à-dire d’afficher, pendant au moins deux trimestres consécutifs, un recul de son produit intérieur brut. Le premier coup de frein est dû à une augmentation de la taxe sur la consommation mais la menace du coronavirus risque de causer d’autres dégâts économiques assez rapidement.

– Seule nouvelle positive à ce jour : le ralentissement de l’économie en Chine aurait réduit de quelque 25 % la production d’émissions de CO2 dans ce pays, selon l’organisation Carbon Brief. A l’échelle mondiale, la baisse serait de 6 %.

-0,1 point

Selon le FMI, le taux de croissance devrait être raboté de 0,1 point en 2020.

1 650 dollars

L’or sert de valeur refuge. Les investisseurs se ruent dessus.

– 6 %

Le ralentissement économique ferait baisser les émissions de CO2 de 6%.

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