La dépollution de l’eau se compte en milliards de francs. Et la facture ne fait que s’alourdir, comme en témoigne la récente augmentation de la taxe sur l’eau en Wallonie ou le budget faramineux consenti pour la construction prochaine de la station d’épuration de Bruxelles-Nord. Pour l’économiser, on peut agir prioritairement sur les trois postes les plus gourmands: les chasses d’eau (36%), l’hygiène corporelle (33 %) et la lessive (14%). Il existe par exemple des limiteurs de débit sur les pommeaux de douche (5 à 7 litres d’eau par minute, au lieu de 10 à 18, pour un confort équivalent). Les bains consomment 100 à 200 litres d’eau, les douches seulement 20 à 80. Coûteux à l’achat, les mitigeurs thermostatiques permettent néanmoins une économie moyenne d’eau de 30%. Elémentaire, mais bon à rappeler: les éviers ne sont pas des déversoirs. Tous les produits liquides peu ou prou toxiques sont à écouler dans les parcs à conteneurs ou les points de collecte spécialisés (coordonnées: la commune ou, à Bruxelles, IBGE: 02-775 75 75). Evitez de rincer les voitures au tuyau d’arrosage: un seau fera mieux l’affaire.

6/Traquer les fuites

On estime généralement que 20% de l’eau consommée par un ménage part en fuite ou n’est pas réellement utilisée. Ainsi, un robinet qui fuit goutte à goutte représente une perte moyenne de 59,49 euros (2 400 francs) par an. Une chasse d’eau: 374,8 euros (15 120 francs) (les chasses consomment en moyenne 43 de nos 120 litres quotidiens!). Que faire? Remplacer les vieilles toilettes par des installations avec un bouton-poussoir économique. De même, éviter de laisser couler l’eau pendant le brossage des dents (jusqu’à 15 litres ainsi économisés).

7/La Javel-mania

Nettoyer une maison, c’est bien. Mais faut-il vraiment l’aseptiser? Après un nettoyage à base d’eau de Javel ou d’un autre désinfectant, quelques pas à l’intérieur suffisent pour réintroduire à domicile des milliers de microbes et de micro-organismes. Le chlore de l' »eau de Javel » (en fait, une solution aqueuse d’hypochlorite de sodium) peut se combiner avec des molécules organiques et former des organochlorés toxiques, très persistants dans les chaînes alimentaires et parfois cancérigènes ou mutagènes. Si les produits vendus « 2 en 1 » (nettoyage et désinfection), fort en vogue, peuvent occasionnellement s’avérer nécessaires (toilettes, bacs à chat, présence de malades, etc.), faut-il vraiment imposer un tel traitement aux autres pièces et… aux trottoirs? Pour les produits destinés à déboucher les canalisations, très agressifs, privilégier les marques à base d’enzymes.

8/Odeurs: l’obsession du propre

Aujourd’hui, tout doit sentir bon et le marché des désodorisants l’a bien compris: plaquettes WC, diffuseurs de parfums, aérosols ad hoc, etc. Le prix à payer est l’introduction d’un véritable arsenal chimique dans les pièces de vie ou… de sommeil. Or celui-ci vient se greffer sur les vapeurs de colles, vernis et autres solvants rejetés par quantité de matériaux utilisés dans la construction ou la rénovation du bâtiment. Les alternatives? Quelques pétales de fleur bien choisies pour leur parfum, des huiles essentielles, de la citronnelle, un demi-citron sur l’évacuation de l’évier ou… le craquement d’une allumette dans les lieux d’aisance après usage…

9/Produits d’hygiène: on ne s’emballe pas

Leurs emballages sont souvent volumineux. Ils peuvent représenter jusqu’à 20% du prix de l’article. Privilégiez les produits sans emballages plastiques, de même que les systèmes de recharge. Pour les savons, cherchez le bon équilibre entre les besoins d’hygiène et les risques d’allergies, dus à quantité d’addififs onéreux et polluants. Certains savons se contentent d’être légèrement parfumés à la citronnelle. Il existe des gels douches rechargeables ou en grand conditionnement. L’aluminium des aérosols consomme beaucoup d’énergie lors de sa fabrication. Certaines marques sont renseignées « non-testées sur animaux ».

10/Lessives: du (presque) tout cuit

Les produits de lessive, c’est l’enfant chéri des éco-conseillers. D’abord parce que les phosphates (responsables de l’asphyxie des rivières), revenus en force depuis quelques années, devraient être bientôt interdits en Belgique. Une victoire des environnementalistes, assurément. Ensuite, parce qu’il suffit d’utiliser un produit dit « concentré » pour diminuer de moitié l’impact sur l’environnement, avec le même résultat de propreté. Gain annuel: 23 kilos de poudre par ménage. En outre, les poudres concentrées réduisent les déchets d’emballage et le volume pendant le transport (donc les pollutions qui y sont liées). Mais gare aux pièges! Primo, leur prix, affiché par kilo, est trompeur et n’incite pas à l’achat. Secundo, adopter la dose de poudre à la saleté du linge, à sa nature et à la dureté de l’eau est une autre paire de manches. Trop souvent, on préfère surdoser, par sécurité. Erreur!

11/Lavages en douce

Autres réflexes à acquérir devant le lave-linge: préférer des tensio-actifs (agents lavants) d’origine végétale aux synthétiques, remplir complètement les machines, limiter le recours aux touches « demi-programme » et les prélavages. Tous ces réflexes économisent l’eau et l’électricité. Pour le blanchissement, préférez le percarbonate de sodium au perborate, qui nuit au milieu aquatique. Limitez les adoucissants: avec 20 litres annuels par ménage (énorme!), les Belges seraient les « champions » du monde dans ce domaine. A garder en mémoire: en Belgique, le lavage du linge consomme en moyenne 16 litres d’eau par jour et par personne ( lire aussi, ci-dessous, « bestioles et lessives; merci grand-mère »).

12/Lave-vaisselle: passez au « 3 en 1 »

Les nouveaux modèles ne consomment pas plus que les vaisselles à la main, réalisées d’une façon économe. Evolution récente: la banalisation des produits « trois en un », qui assurent à la fois le lavage, le rinçage et la régénération via le sel. Les associations d’éco-consommation conseillent résolument leur usage, car ils sont nettement plus économes en volume et en poids. Ils génèrent donc moins de pollution en amont de l’utilisation, tout en étant aussi efficaces que les liquides et les poudres classiques. Seul bémol: une fois qu’on les adopte, mieux vaut ne pas revenir aux anciens produits. On ignore, en effet, comment les lave-vaisselles réagiront.

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