Duels belgo-belges

Les confrontations entre Kim Clijsters et Justine Henin vont se répéter. L’important sera d’en démystifier quelque peu l’importance

Pour la deuxième fois de l’année déjà, en quarts de finale de l’Australian Open, à Melbourne, Kim Clijsters et Justine Henin ont été opposées l’une à l’autre. Il faudra s’habituer à ces confrontations entre les demoiselles de Bree et de Rochefort, qui ne cesseront de se multiplier à l’avenir. Plus haut elles grimperont dans la hiérarchie mondiale – à moins de 20 ans, leur ascension est loin d’être terminée – plus loin elles avanceront dans les tournois et plus souvent elles seront, forcément, appelées à s’y trouver face à face. Avant elles, en effet, Dominique Van Roost et Sabine Appelmans, pour lesquelles l’accès aux quarts de finale d’un tournoi du grand chelem était un événement, ne s’y sont jamais rencontrées.

Certes, un duel de ce genre entre deux jeunes championnes belges provoque, dès lors, un impact et un engouement inhabituels dans le pays. Mais, sans doute aussi, excessif et démesuré. Il ne s’agit, en fait, comme le soulignent leurs coachs respectifs, que d’une confrontation, normale à leur niveau, entre deux joueuses du Top 10. Comme les Américaines Jennifer Capriati, Venus Williams, Monica Seles et Lindsay Davenport en livrent pratiquement à chaque tournoi. Le constat, remarquable, c’est que cela se produira désormais également entre deux Belges. Mais étant donné leur fréquence galopante, on en arrivera inévitablement à banaliser davantage la portée de ces rencontres. Et cela pour le plus grand bien de leur déroulement futur, qui risque, à défaut, d’être entouré progressivement d’un climat de passions et de rivalités malsaines.

Car, si elles se défendent d’être des Belgian Sisters, comme les avait qualifiées Jennifer Capriati, Justine Henin et Kim Clijsters entretiennent néanmoins une excellente relation. Durant les premières années passées ensemble autour du monde, de ville en ville, elles ont aussi comblé en commun le vide dû à leur isolement. Mais, sur le court, pas de sentiments. Kim Clijsters vient de remporter, haut la main, les deux confrontations aux antipodes, à Sydney et à Melbourne. A l’Australian Open, surtout, elle a su imposer, tout le match durant, sa puissance, sa vitesse d’exécution et sa constance supérieures. Davantage que la Namuroise, au gabarit plus frêle, la Limbourgeoise appartient bien à la génération dominante du tennis d’aujourd’hui. Un jeu où le muscle fait la loi et où les poids plume, malgré leur allant, ont décidément du souci à se faire.

E.C.

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