Donnez du tonus à votre pension

Au rythme où évoluent la courbe démographique et celle des finances publiques, les Belges risquent de voir leur pension fondre comme neige au soleil. Fatalité ? Non ! Que vous ayez 25, 35, 45, 55, 60 ans, voire 65 et plus, différentes formules permettent de compléter efficacement votre pension légale. Tour d’horizon.

Lorsqu’on les interroge, les Belges ne se montrent pas particulièrement inquiets pour leur pension. Un sondage réalisé par l’assureur Axa, il y a deux ans, révélait en effet que six Belges sur dix sont convaincus qu’elle suffira à boucler leur budget mensuel alors que moins d’un Européen sur deux pense la même chose. Optimistes, nos concitoyens ? Ou carrément inconscients ? Deux personnes sur trois reconnaissent en réalité n’avoir aucune idée du montant de leur future pension…

Ça ne veut pas dire qu’elles s’en fichent. Les deux tiers des sondés affirment avoir pris les devants en commençant à préparer eux-mêmes leur retraite, en moyenne depuis l’âge de 32 ans – bien plus tôt que la plupart des autres Européens. Comment ? L’immense majorité (88 %) a souscrit un plan d’épargne ou d’assurance-pension et/ou investi dans des produits bancaires classiques (78 %). Quatre jeunes sur cinq citent également l’immobilier comme principale source d’épargne pour leurs vieux jours : le syndrome bien connu de la brique dans le ventre garde toute sa pertinence. Reste à savoir si cela suffira à compenser le maigre pécule garanti par leur pension légale.

Ce premier pilier, rappelons-le, repose sur les cotisations sociales obligatoires des travailleurs. Or, comme le rappelait récemment le Bureau du Plan, si 17 % de la population avait déjà dépassé l’âge vénérable de 65 ans en 2010, ce taux passera à 25 % d’ici à 2060. Parallèlement, le nombre de travailleurs actifs progressera en sens inverse pour passer de 2,5 pour un pensionné en 2012 à 1,5 en 2040.  » Ou l’on se dit qu’en 2060, ceux qui travaillent verseront la moitié de leur salaire pour payer la pension des autres, ou nous devons trouver un autre système finançable et durable « , résumait, en avril, la ministre des Classes moyennes Sabine Laruelle (MR), en lançant les travaux de la commission d’experts chargée de préparer une nouvelle vague de réformes des pensions – après celle de 2011 visant surtout l’allongement des carrières. Si rien n’est fait, les pensions pèseront plus de 16 % du PIB d’ici à 2060, selon la Commission européenne.

Impayable ? Avec une moyenne mensuelle de moins de 1 200 euros, le Belge a déjà l’une des pensions légales les plus basses d’Europe : elle est jusqu’à 50 % supérieure dans les pays voisins. En outre, ce montant varie selon le statut professionnel. Si un fonctionnaire à la retraite peut compter sur 2 300 euros en moyenne par mois, le salarié en percevra 1 100 et l’indépendant 800, toujours en moyenne (pour une personne isolée). Vu l’évolution à la baisse du nombre d’actifs – et de fonctionnaires… – et l’allongement progressif de l’espérance de vie, on ne voit pas comment ces montants pourraient s’améliorer. Ni même se maintenir. D’où la nécessité de recourir sinon à des alternatives, du moins à des formules complémentaires.

UN DOSSIER DE PHILIPPE BERKENBAUM ET MÉLANIE GEELKENS

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