Dix-sept ans dans les hôpitaux

Décidément, la RTBF nourrit un faible pour les professionnels de la santé. A moins que ce ne soit l’inverse. Après avoir connu à sa présidence deux patrons mutuellistes (Jean Hallet et Edouard Descampe) et un médecin, administrateur de clinique (Marc Van Campenhoudt), voilà qu’elle accueille à sa direction un gestionnaire hospitalier.

Jeune quadra – il est né à Liège le 26 juin 1960 -, Jean-Paul Philippot s’est consacré, jusqu’à présent, presque exclusivement, au secteur des soins. Un an à peine après sa sortie de l’école Solvay (ingénieur commercial, ULB), il est directeur du centre hospitalier Molière Longchamp à Bruxelles. Il sera ensuite consultant dans le secteur puis chargé de la restructuration du CPAS de Liège. Il revient à Bruxelles pour travailler au cabinet de Charles Picqué, ministre-président (PS) de la Région bruxelloise. Il restera six ans à ses côtés, s’occupant notamment d’organisation administrative et d’informatisation, pour devenir son directeur de cabinet lorsqu’il sera ministre de la Culture. Mais c’est comme administrateur délégué du réseau des hôpitaux publics bruxellois (la structure Iris) que Jean-Paul Philippot gagne ses galons de gestionnaire et de négociateur efficace. Certains le disaient fatigué par cette mission de redressement financier des hôpitaux et sans doute heureux de quitter le navire au moment où les médecins hospitaliers grimacent devant son projet de responsabilisation financière et où 400 postes de travail sont supprimés. Il réfute. « Il y a un an, j’éprouvais un certain découragement, mais les avancées obtenues depuis deux mois et la confiance renouvelée des autorités bruxelloises me confortaient ». Ceux qui l’ont cotoyé lui reconnaissent de réelles capacités de gestion. « Il sait écouter et prendre en compte les avis techniquement sérieux qu’on lui soumet. Il sait lire les chiffres aussi… » dit-on. « Dur et habile en négociation et parfois cassant », il a aussi appris à composer avec les syndicats du milieu hospitalier. En négociation, deux choses lui paraissent primordiales : « être clair sur les objectifs, et aboutir ».

Capable de pointes d’humour, ce pince-sans-rire n’a quand même rien d’un grand rigolo. Rares sont les photos où il consent à esquisser un sourire… Ce n’est pas là, il est vrai, la première qualité que la RTBF attend de lui. En revanche, qu’il ait, comme on l’assure à plusieurs sources, « une vision et un sens du service public dont il connaît bien la gestion », c’est de bon augure. La motivation ne fait, en tout cas, pas de doute chez ce nouveau patron qui avoue ne sortir de sa bulle professionnelle que pour trois raisons : ses filles de 6 et 8 ans, la musique (« avec une émotion particulière pour le jazz, le blues et l’opéra ») et le sport. Voile et planche à voile ont ses préférences, « parce que l’eau est excitante, inquiétante et passionnante ». Il aurait presque pu en dire autant de sa nouvelle navigation à la barre de la RTBF.

J.F.Dt.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire