Deux Luxembourgs pour le prix d’un

Au nord, Marche-en-Famenne donne le ton et les prix. Au sud, le Grand-Duché fait de même.

Cette année-ci, exceptionnellement, les notaires de la province de Luxembourg ne se sont pas fendus d’un bilan de l’année immobilière en bonne et due forme. Il n’empêche, les tendances dégagées par quatre d’entre eux permettent de se faire une idée de la situation.  » En 2010, nous avions conclu qu’après un nouveau tassement des prix en 2009, la tendance était à la hausse, plus ou moins grande selon les communes, rappelle Michel Bechet, notaire à Etalle. Eh bien, en 2011, ce redressement s’est poursuivi. Sans flambée particulière des prix, toutefois. Ils sont restés stables et, si augmentation il y a, elle est de l’ordre de l’index.  » Par contre, l’activité immobilière s’est montrée soutenue,  » surtout pour les petites maisons de moins de 150 000 -200 000 euros, le maître achat en province de Luxembourg « .

Au nord de celle-ci, Frédéric Dumoulin, notaire à Durbuy, distingue deux marchés. Celui de Marche-en-Famenne,  » la commune en vue de la région « , et le reste. C’est-à-dire Durbuy, Rendeux, Hotton, Manhay, Erezée, Barvaux-sur-Ourthe. Côté prix, Marche dépasse un peu les moyennes de ses cons£urs, pour lesquelles il faut compter 40 à 55 euros/m² pour un terrain, 150 000 – 175 000 euros pour une maison villageoise et 200 000 à 300 000 euros pour une villa. Ainsi que 150 000 euros pour un chalet et près de 400 000 à 650 000 euros pour un bien  » de caractère « , fort prisés des seconds résidents. Les appartements sont surtout populaires à Marche, où  » de grosses firmes comme Thomas & Piron ou encore Houyoux y développent de nombreux projets, qui rencontrent pas mal de succès « .

L’extrême sud de la province –  » la région la plus chère « , avertit d’emblée Quentin Marcotty, notaire à Arlon – n’a  » toujours pas rattrapé ses prix d’avant la crise, mais affiche le même volume de transactions « . La raison ?  » C’est le budget – de 200 000 à 300 000 euros, rénovation comprise – qui guide l’achat, explique le notaire. Les gens font plus attention à l’état du bien et à ses performances énergétiques.  » Ainsi, à Arlon, Messancy et Attert, on paiera  » 180 000 euros pour une maison villageoise à rénover, 250 000 euros si elle est en ordre et doublée d’un garage, 180 000 euros pour un appartement récent, 300 000 à 350 000 euros pour une villa « . Quelques kilomètres plus loin,  » Aubange et Athus sont plus industriels et, a fortiori, meilleur marché. On y trouvera une petite maison pour 120 000 euros à tout casser.  » Les terrains, eux, affichent des prix  » plutôt stagnants et bas, de l’ordre de 100 euros/m², jusqu’à 120 pour les plus beaux d’entre eux « . Une bagatelle pour le sud, qui  » a connu des tarifs allant jusqu’à 150-200 euros/m² ! »

Retour à la ville

Quand on s’éloigne de la frontière – et donc de l’influence des gros salaires luxembourgeois –  » les prix baissent quasi tous les 10 km, pour diminuer de moitié au bout de 50 km « , note Michel Bechet. Ainsi, à Virton, le notaire François Culot, qui y a installé son étude, indique que  » les prix dépassent très rarement les 200 000 euros : 130 000 euros pour une maison mitoyenne, 170 000 – 180 000 euros pour une 4-façades, 80 euros/m² pour un terrain dans le centre et 40-45 euros/m² pour un autre, en périphérie « . Le segment des appartements y est encore jeune, mais  » se développe depuis cinq ans « . Et le notaire d’en conseiller l’achat aux investisseurs.  » Pour un 2-chambres, on obtient facilement un loyer de 550-600 euros, contre 750-800 euros pour une maison. De plus, on observe un réel retour à la ville et à l’appartement, pour des économies d’énergie, bien sûr, mais aussi pour réduire les coûts cachés. Dont celui du transport. « 

F. MA.

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