Des routes et un ciel un peu plus verts

Nécessité fait loi : les entreprises et les sociétés de transport commencent à réfléchir à l’impact environnemental de leurs déplacements. Un bon début.

Sans mauvais jeu de mots, c’est un poids lourd : à lui seul, le secteur des transports est responsable d’un quart des émissions de dioxyde de carbone en Europe. C’est le transport routier qui en assume la plus grande responsabilité, avec 94 % des émissions à lui seul.

Depuis la dernière crise pétrolière, certaines entreprises ont pris le taureau par les cornes. Des exemples ? Delhaize teste depuis le début du printemps un nouveau camion à deux niveaux de chargement qui présentent, chacun, une température différente : avec cet Ecotruck, qui dispose d’une capacité de chargement supérieure de 60 % à celle des camions classiques, le distributeur espère rendre sa flotte plus écologique. En 2008, Delhaize avait déjà réduit de 40 le nombre de ses camions sur les routes, diminuant de 2 millions le nombre de kilomètres parcourus par an, et abaissant de 21 000 tonnes ses émissions de CO2.

Coca-Cola Enterprises Belgium a, elle, opté pour un véhicule, mis au point avec le constructeur Iveco, qui utilise son moteur diesel en vitesse de croisière, et son moteur électrique en phase de démarrage et d’accélération. Résultat : une réduction de 25 à 30 % de la consommation de carburant, et de 24 %, au maximum, des émissions de CO2.

Les projets pilotes de véhicules plus écologiques se multiplient. Le constructeur de bus Van Hool vient ainsi de livrer un premier bus hybride à Gand. Louvain et Bruges vont suivre.

Et dans le ciel ? La même réflexion est en cours. En renouvelant sa flotte de Boeing 737, la compagnie belge Jetairfly, affirme consommer 7,5 millions de litres de carburant en moins et réduire ses émissions de CO2 de 20 millions de kilos, sur une base annuelle.  » La combinaison d’appareils de nouvelle génération et des hauts taux d’occupation à bord nous permet de consommer moins de 3,5 litres de carburant par 100 kilomètres par passager, c’est-à-dire moins qu’un automobiliste roulant seul à bord de sa voiture , souligne André Berger, directeur des opérations de vol de Jetairfly. Après chaque vol, nos pilotes reçoivent aussi le détail de leur prestation du point de vue de leur consommation de carburant, de leur coût de consommation durant le vol, et de l’impact écologique de chacune de leurs décisions durant le vol, mesuré en CO2. « 

La compagnie calcule aussi de façon optimale la répartition du poids des bagages dans l’avion, et a notamment limité ce poids en réduisant les dimensions des trolleys du personnel de cabine, ou l’utilisation de sièges et de matériel de catering plus légers. Jusqu’à présent, hélas, le consommateur ne dispose encore d’aucun moyen pour comparer les empreintes écologiques des vols selon les destinations et les compagnies. Pierre Courbe, chargé de mission pour la mobilité au sein de la Fédération Inter-Environnement Wallonie, invite d’ailleurs chacun à garder la tête froide :  » A moins d’un saut technologique totalement imprévisible à l’heure actuelle, les améliorations techniques ne peuvent pas contrer l’augmentation des incidences négatives de l’aviation sur le climat induites par l’accroissement du trafic. « 

I. L.

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