DE WEVER, les ressorts d’un agenda caché

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

Le président de la N-VA frappe fort, ose tout. Patron d’un parti séparatiste, il ne fait pourtant que son devoir : dépecer tranquillement un Etat belge qu’il juge parfaitement superflu. Et tant pis si les francophones persistent à ne pas capter ses nouveaux codes de négociation. De Wever et les siens prendront le temps qu’il faut pour leur faire comprendre.

Pouf pouf, comme diraient les gosses. Ni une ni deux, sans chichis, sans manières, Bart De Wever et la N-VA ont pris leurs cliques et leurs claques. Ont décidé d’arrêter la partie de Stratego en cours depuis trois longs mois. Lassés qu’ils étaient de leurs six camarades de jeu, subitement laissés en plan. PS, CD&V, Ecolo, CDH, SP.A, Groen ! : tous viennent d’être priés de faire antichambre, en attendant le bon vouloir du maître de cérémonies. Les nationalistes flamands nous feraient-ils là un gros caprice, en retirant ainsi leurs billes comme de vilains garnements ? Victimes peut-être d’une lubie que l’on espère passagère ? Ce serait trop beau. Il y a trop longtemps que l’envie les tenaille de balayer de la table de jeu des pions un peu trop rouges à leur goût. De repartir de la case départ en invitant d’autres joueurs, bleus ceux-là. Mais surtout avec la ferme intention de corser méchamment les règles de la partie. Le pays ne va pas en sortir gagnant.

CULOTTÉS : ils effacent tout, ils veulent bien recommencer, ils n’y sont pour rien.. . 113 jours d’impasse politique pour en arriver à remettre les pendules à l’heure et les compteurs à zéro. Pour déboucher sur ce constat, lâché froidement devant une presse tenue en haleine.  » Cette histoire se termine.  » Certains le pressentaient, d’autres ont refusé jusqu’au bout de l’envisager. Lundi 4 octobre, sur le coup de midi quart, un Bart De Wever endimanché comme un jour de fête, clôt l’incident. Le chef de file des nationalistes flamands tire un trait sur plus de trois mois de négociations politiques, à reléguer au rang des mauvais souvenirs de la N-VA.  » Nous n’avons obtenu aucune réponse aux questions essentielles que se posent les Flamands. Certains sont revenus en arrière à propos de ce qui avait été acquis quant au transfert de compétences. On est loin des 15 milliards. On est tout au plus à la moitié de ce qui avait été acquis.  » On justifie son geste comme on peut. Façon N-VA, cela va de soi : en chargeant lourdement les francophones, avec un culot monstre et une bonne dose de mauvaise foi. Du grand De Wever, au mieux de sa forme quand il est ainsi à l’offensive. Celui qui ose tout. Même un surcroît de crise, dût-elle tourner à la crise de régime. La coqueluche de 30 % des électeurs flamands se permet de frapper fort parce qu’elle sait qu’ils aiment ça. Qu’ils l’ont plébiscité pour cela. Où est le problème, d’ailleurs ? Le patron de la N-VA assure aussitôt de sa disponibilité. Il ne s’agit que de reprendre la discussion au début. Pas de quoi s’énerver. Repartir d’une feuille blanche ne veut d’ailleurs pas dire brûler les brouillons. On est dans la formule de style. Triturée en tous sens par les experts depuis des semaines, la matière à négocier est déjà là. Des avancées ont été engrangées, des concessions enregistrées. La volonté de rupture exprimée par De Wever est ailleurs. Dans cette envie tenace de tourner son regard sur sa droite. De poursuivre, si possible, l’aventure  » avec d’autres partenaires, qui le veulent « , selon son expression lâchée en flamand. Nous y voilà.

CHAGRINÉS : ancré à droite, leur c£ur saigne. Au soir du scrutin du 13 juin, Bart De Wever ne partage que modérément l’euphorie de ses troupes. Le triomphe électoral de son parti lui donne une mine plutôt grave qui n’échappe à personne. Le nouvel homme fort de Flandre a de quoi faire la moue. La redistribution des cartes politiques a certes tourné en sa faveur, et de quelle manière ! Mais elle lui garantit aussi des lendemains difficiles. Car la Flandre a voté massivement à droite, mais le sud du pays a résolument penché à gauche.  » Deux pays, deux démocraties « , lâche De Wever, visionnaire. Ce ne sont pas là paroles en l’air. Cette rupture en cache une autre, jusqu’ici insuffisamment mise en lumière selon le politologue de l’université d’Anvers, Dave Sinardet.  » Derrière la ligne de fracture communautaire se profile une ligne de fracture idéologique.  » On ne refait pas l’Histoire, mais l’historien qu’est De Wever ne la connaît que trop bien. Elle explique sa contrariété.  » Le nationalisme se greffe souvent sur le courant idéologique dominant d’une région, et inversement. Il ne pouvait être que de gauche côté wallon, de droite côté flamand.  » La N-VA en est la parfaite incarnation. Elle en donne des gages éclatants, scotchée comme pas deux au patronat flamand.  » Mon patron, c’est le Voka « , dixit De Wever toujours friand de raccourcis saisissants. Entre l’organisation patronale et le parti nationaliste, le courant fait mieux que passer et les va-et-vient ne sont pas rares. Philippe Muyters, ex-boss du Voka, aujourd’hui super-ministre N-VA dans le gouvernement flamand, épaulait d’ailleurs De Wever lors de son message de rupture des négociations. N-VA, Voka, même combat. L’agenda est commun, De Wever l’a rappelé avant le scrutin.  » Laissons à la Flandre, pays de centre-droit, le soin de déterminer ses propres choix.  » Moralité : le patron de la N-VA n’est pas un homme seul quand il décide de débrancher la prise au nez et à la barbe des francophones.

INDISPOSÉS : ils pataugeaient trop à gauche. De Wever n’est pas aux anges à l’heure de mettre les mains dans le cambouis. Excepté un CD&V groggy et collé à ses basques en guise d’allié fragile, l’homme fort de la situation se sent presque comme un intrus à la table des négociations. Aucune des formations en sa présence ne trouve grâce aux yeux du leader de la N-VA. Passe encore pour le PS de Di Rupo, dont il dit et pense pis que pendre : la question ne se discute pas. Les socialistes francophones sont tout aussi incontournables que les nationalistes flamands : avec eux, respect. Mais les autres, quelle poisse ! Groen ! insupporte De Wever, les verts francophones l’agacent prodigieusement par leur entêtement à lier leur sort aux écologistes flamands. Le SP.A le fait enrager par son refus de contribuer au démantèlement de la Sécu fédérale, par sa manie de placer le PS et Di Rupo au-dessus des exigences de la cause flamande. Le CDH ? Il y a belle lurette que le président de la N-VA ne peut plus encaisser la formation de Joëlle Milquet, alias  » Madame Non.  » Dont il vomit la politique d’asile. Morceau choisi, avant les élections :  » Elle est en faveur de frontières ouvertes. Au Congo, elle va même racoler des immigrants qui pourront ensuite faire venir leurs familles, parce qu’elle sait que tous ces Congolais voteront pour son CDH.  » Décidément, toute cette mouvance ancrée à gauche n’annonce rien de bon à la N-VA. La lutte leur paraît trop inégale.  » A partir du moment où Ecolo a estimé nécessaire d’impliquer Groen !, on n’a plus négocié entre représentants des gouvernements fédérés, mais entre gauche et droite. Deux partis de centre-droit, la N-VA et le CD&V, étaient contraints de négocier avec cinq partis de gauche « , décode Hendrik Vuye, professeur de droit public aux Facultés universitaires de Namur, mais aussi consulté par la N-VA en matière institutionnelle.

AGACÉS : sept à table, trop is te veel. Une telle configuration politique souffre d’un autre gros défaut aux yeux des nationalistes flamands. Elle leur apparaît bien trop lourde à man£uvrer.  » Les seconds couteaux à la table des négociations ennuient profondément De Wever. A ses yeux, Joëlle Milquet ne représente pratiquement plus rien sur le plan politique : il ne comprend pas les relations qu’elle peut encore entretenir à ce point avec Di Rupo « , confie-t-on dans un parti francophone. Perplexe et agacé, le chef de file de la N-VA aimerait avant tout ne discuter qu’entre hommes qui comptent : avec le patron du PS. En vain, Di Rupo esquive et se dérobe. Impossible donc de snober les autres partenaires. Parler à sept ne simplifie rien. Au fil du temps, Bart De Wever et ses troupes ont le sentiment de s’épuiser dangereusement. De s’enliser dans le processus de négociations. Il faut dire que la N-VA y a mis du sien, avec un zèle qui éveille le soupçon sur sa volonté de réussir. Régionalisation de l’impôt des personnes physiques, révision de la loi de financement, refinancement de la Région bruxelloise : son art de faire constamment monter les enchères, de remettre en cause des avancées, a le don de faire grimper au rideau les interlocuteurs francophones, désemparés par tant de manifestations de déloyauté. En réalité, De Wever, sceptique à souhait comme pour mieux préparer le terrain, cherche une porte de sortie avant de voir se refermer sur son parti le piège tant redouté :  » Ils ont jugé qu’il était grand temps de se dépatouiller de cette situation pour éviter de revivre  » le syndrome Leterme  » qui hante la N-VA depuis la crise de 2007 « , confie un CD&V. Tout, mais pas ça. Cette piste explorée depuis le scrutin, que la N-VA ne sentait pas, n’est pas un bon plan pour elle. Il fallait le démontrer et prendre le temps pour le faire.

MENAÇANTS : ils en ont marre de bricoler. Changement de registre. La N-VA entend renouer avec ses fondamentaux. Avec la manière forte, la seule qui puisse à leurs yeux faire plier les francophones, les obliger à ouvrir enfin les yeux. Là encore, le Bart De Wever en campagne électorale n’en faisait pas mystère dans les colonnes du magazine Knack :  » Nous devons en finir avec la méthode traditionnelle qui revient régulièrement à un bric-à-brac de demi-compétences obtenues en échange de compensations sonnantes et trébuchantes. Pour ma part, les francophones peuvent essayer de tacler les grands problèmes en partant de leur vision de gauche. Mais je vous garantis qu’ils changeront rapidement de trajectoire si cela échoue et qu’ils devront eux-mêmes en payer la facture.  » Du langage brut, sans fioritures, qui fleure la confrontation. Une posture que De Wever et la N-VA jugent impératif de remettre au goût du jour, après avoir fermé la parenthèse de trois mois de négociations. Car ce qu’ils veulent, c’est du lourd, du  » systémique « . Impossible pour eux de l’obtenir sans jeter aux orties les codes traditionnels de la négociation qui ont fait les grandes heures du coûteux compromis à la belge. Le professeur et conseiller de la N-VA Hendrik Vuye indiquait récemment la marche à suivre dans une carte blanche parue dans la presse flamande :  » Qu’a donc apporté le modèle de consensus ? La Belgique est devenue le modèle du fédéralisme de plombier. La loi de financement, ultime exemple de ce modèle de consensus, nous a conduits au fédéralisme de consommation.  » C’est de cela que la N-VA veut faire table rase. Pour imposer une nouvelle méthode :  » Il faut que les négociateurs réfléchissent à ce que les Flamands et les francophones peuvent et veulent encore faire ensemble « , préconisait le Pr Vuye dans son analyse parue quelques jours à peine avant la rupture des négociations. C’était là ôter de la bouche les mots repris en boucle jusqu’à la veille du clash par un certain… Didier Reynders.  » Il faut d’abord se demander ce qu’on veut encore faire ensemble et comment le financer.  » Ce n’est là que l’humble avis du président du MR, qui n’a pas eu jusqu’ici voix au chapitre. Mais il doit agréablement chatouiller l’oreille du chef de file de la N-VA.

CHARMÉS : ces libéraux francophones ne sont pas mal du tout. Bart De Wever et Didier Reynders ont d’ailleurs déjà pris la peine d’en discuter, en compagnie de Louis Michel. Ces grands esprits n’avaient pas attendu l’échec des négociations pour se rencontrer sans discrétion autour d’une table d’un des meilleurs restaurants de Bruxelles. Le dîner a fait jaser parmi les autres partis francophones, et tel était sans doute le but. Déclarés grands vaincus des élections, mis sur la touche sous ce prétexte, les libéraux francophones n’ont pas digéré leur mise à l’écart. Mais ils ont ruminé leur revanche dans une relative sérénité. Sans jamais perdre totalement espoir de revenir dans le parcours. Confiants que la N-VA et son homme fort ne les oublieraient pas.  » De Wever a toujours laissé entendre que sa préférence allait aux libéraux « , dit-on au sein du MR. Accroché à sa présidence, Didier Reynders a su trouver les mots justes, capables en tout cas de capter et de maintenir l’intérêt des nationalistes flamands.  » Il n’y a aucun problème à parler de responsabilisation et d’autonomie fiscale. Il est sain que chacun assume le financement de ses dépenses.  » Louis Michel fait le reste quand il appelle à arrêter  » le bricolage institutionnel « . Difficile de rester insensible à ce chant de sirènes qui a tout pour plaire à laN-VA. Bien sûr, il ne s’agit encore que de mots qui appellent clarification. Bien sûr, il y a le francophonissime FDF et ses revendications sur Bruxelles et la périphérie qui resteront à jamais imbuvables pour la Flandre, N-VA en tête.  » Mais les pôles contraires finissent toujours par s’attirer « , souffle un baron MR. Et tout compte fait, qui mieux que le MR est peut-être capable de faire entendre raison à Olivier Maingain ? Les désirs de Bart De Wever s’apparentant pour l’heure à des ordres, les libéraux francophones s’échauffent. Conscients d’un atout qui ne peut échapper à ce féru du rapport de force : laisser sur le bord du chemin le MR, première formation politique de la Région bruxelloise, n’est peut-être guère raisonnable. Le sénateur Richard Miller résume :  » Le MR ne serait pas moins défenseur des intérêts francophones que les autres formations politiques. Mais au moins Bart De Wever pourrait discuter avec les principaux partis francophones : le PS surtout en Wallonie, le MR surtout à Bruxelles. Un accord conclu s’en trouverait bétonné.  »

DEMANDEURS : ils veulent un coup de barre à droite. L’institutionnel n’est pas tout. Le terrain socio-économique s’annonce tout aussi mouvant. La N-VA n’a aucune envie de s’y aventurer en laissant au balcon les libéraux, flamands surtout. Elle se voit très mal embarquer, seul parti de droite, dans un gouvernement de centre-gauche que la Flandre ne désire pas. Aller se perdre dans une coalition rouge-romaine ou un olivier, avec pour seule perspective d’assumer une cure d’austérité d’enfer ? Non merci ! 22 milliards seront à trouver pour équilibrer le budget fédéral d’ici à 2015. Cela exigera son lot d’économies. Son pesant de recettes. Une telle épreuve paraît au-dessus des forces des nationalistes flamands. Convaincus d’y perdre leur âme s’ils s’associent trop visiblement au PS, ou trop exclusivement à la gauche. Persuadés d’y laisser des plumes si l’Open VLD a l’occasion de se refaire tranquillement une santé dans l’opposition. Le parti de De Wever en fait une question vitale : il veut au fédéral se retrouver aussi entre gens de droite, faits pour s’entendre sur les chantiers qui lui tiennent à c£ur.  » La N-VA veut aller plus loin en matière de réforme du marché de l’emploi, des allocations de chômage, des soins de santé, du financement des hôpitaux « , relève le politologue Dave Sinardet. Ce serait plus commode avec les libéraux.

Ce que De Wever et ses troupes redoutaient en persistant dans la voie des négociations ouvertes depuis le scrutin de juin, c’était de perdre sur tous les tableaux. Communautaire et idéologique. Politologue à l’université de Gand, Carl Devos avait cerné ce qui attendait la N-VA :  » En cas d’échec de la réforme de l’Etat, la N-VA ne pourra guère compenser cette défaite en imprimant sa vision politique via le gouvernement fédéral. De là, le fait qu’elle veut pousser si clairement l’équipe vers la droite.  » Le passage était obligé : il fallait mettre fin à un casting qui n’a jusqu’ici guère rapporté à la N-VA.

GOURMANDS : ils n’ont obtenu que des miettes… Au bout de trois bons mois de discussions laborieuses, les nationalistes flamands ont fait leurs comptes. Vent de panique : n’en déplaise à la lecture francophone des faits, le bilan engrangé sur le plan institutionnel leur a paru affreusement… maigre. Trop peu d’acquis, trop de sacrifices consentis, ont-ils jugé en relisant les incontournables de leur programme. La Sécurité sociale qu’ils rêvent de dynamiter au niveau fédéral était toujours debout. La Région bruxelloise qu’ils comptaient rayer de la carte pour la faire cogérer par les Flamands et les francophones restait une réalité dans le paysage institutionnel ; et promise à refinancement, en prime. Les élections fédérales, bonnes pour la casse à leurs yeux, sortaient toujours indemnes des discussions. En regard de cela, l’ampleur du transfert de compétences obtenu pour les Régions leur est apparue ridiculement faible.  » Porté à ses limites maximales, c’est-à-dire dans un scénario de quasi-indépendance de la Flandre, le programme de revendications de la N-VA pèse 120 milliards d’euros ! 15 milliards de transferts obtenus, c’était peanuts pour eux. Les francophones n’avaient encore lâché qu’un peu plus de 10 % de ce qu’ils voudraient. Mettez-vous à leur place « , souligne un élu CD&V. Grosse déception, traduite par De Wever à sa manière :  » Les transferts de compétences évoqués sont pour les francophones des pas de géant, mais pour nous des pas de nain de jardin.  » Des avancées jugées indignes d’une formation nationaliste parvenue au sommet et déterminée à user de tout son poids.  » Nous ne voulons plus d’une réforme de l’Etat de 2007 sur laquelle nous aurions encore pu marquer notre accord. Parce que nous étions alors un parti négligeable ne comptant que cinq sièges. Le résultat doit être à présent conforme aux 30 % de voix que nous avons obtenus « , assénait le patron de la N-VA au Standaard, voici dix jours.

PATIENTS : ils prendront tout leur temps. Ils sont comme ça, à la N-VA. Sans complexes. Ils exigent l’impossible. Ils se rendent insupportables. Parce qu’ils se savent incontournables. Pas arithmétiquement : se passer de leurs services pour former un gouvernement fédéral est possible. Mais politiquement, la piste est à oublier.  » On pourra en reparler dans deux ou trois mois « , confie un élu CD&V invité à pronostiquer un hypothétique lâchage de la N-VA par son parti. D’ici là, De Wever est en mesure de dicter sa loi. Et de prendre le temps qu’il faudra avant que ses choix ne s’imposent. Ramener les libéraux dans le parcours pourrait être déjà un chemin de croix. Ce n’est pas du tout gagné, du côté de l’Open VLD. C’est encore moins garanti du côté du PS : accepter le retour du MR à ses conditions, c’est-à-dire aussi dans les gouvernements régionaux et bruxellois, aurait quelque chose d’insoutenable pour les socialistes francophones. Qu’importe : Bart de Wever n’est pas pressé. Programmée mardi prochain, la rentrée parlementaire ne l’effraie pas : la scission de BHV pourrait bien s’inviter à nouveau à l’agenda de la Chambre. Inutile de miser sur la tentation du pouvoir fédéral pour le faire céder. Et de puiser dans le dénouement de la crise politique de 2007 pour trouver des raisons d’espérer.  » La grande différence, c’est qu’Yves Leterme voulait devenir Premier ministre. Moi pas « , rétorque De Wever. Longue vie au gouvernement en affaires courantes, que le patron de la N-VA, grand seigneur, se propose de secourir au besoin. Mais de l’extérieur. Ce qui ne serait pas pour lui déplaire : ce niveau fédéral ne lui inspire décidément rien.

PIERRE HAVAUX; PIERRE HAVAUX

Ramener les libéraux dans le parcours : la priorité  » Les pôles contraires finissent toujours par s’attirer  »  » La Belgique est devenue le modèle du fédéralisme de plombier « 

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