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Covid de longue durée

Un nombre non spécifié de personnes continuent à présenter des plaintes trois mois après une infection à coronavirus légère, modérée ou sévère. Il est question principalement de problèmes de fatigue, d’essoufflement et de maux de tête.

À la demande de la Ligue des Usagers des Services de Santé (LUSS), la coupole belge francophone des associations de patients, le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) a lancé en décembre 2020 une étude sur les besoins et le suivi des personnes souffrant de covid de longue durée. Ses premières conclusions, basées sur une revue de la littérature disponible, ont été rapportées mi-mai… mais la moisson de données nouvelles est malheureusement assez maigre et les mécanismes sous-jacents, notamment, restent jusqu’ici fort hypothétiques. En outre, il n’existe pas de consensus sur la définition précise de la covid de longue durée entraînant une impossibilité de savoir combien de personnes en souffrent. Ce qui est certain, cependant, c’est que trois symptômes – fatigue, essoufflement et maux de tête – sont particulièrement fréquents et ne peuvent être associés à aucune autre cause. Les patients rapportent aussi régulièrement des troubles de la concentration, des problèmes d’angoisse et de dépression, des troubles du sommeil, une sensation d’avoir « l’esprit embrumé », des nausées et des vertiges.

Le KCE estime que 5 à 36% des patients présentent encore des symptômes jusqu’à 12 semaines après le début de l’infection aiguë ; passé ce cap, cette proportion tombe toutefois à 2-15%. L’écart considérable entre les chiffres s’explique par les définitions différentes utilisées par les chercheurs.

Ce phénomène a un net impact sur la qualité de vie. Un nombre non négligeable de personnes souffrant de covid de longue durée (jusqu’à 45% d’après une étude! ) seraient ainsi en incapacité de travail complète ou partielle.

Deux catégories

On comprend mal comment des personnes précédemment en bonne santé peuvent souffrir aussi longtemps de la covid – même le lien avec le coronavirus n’est d’ailleurs pas toujours clairement établi. Plusieurs mécanismes entreraient en jeu et s’influenceraient mutuellement, mais les données scientifiques à ce sujet restent très limitées. Provisoirement, les chercheurs se sont bornés à formuler des hypothèses non généralisables et qui vont encore évoluer. Le KCE distingue ainsi deux types de mécanismes susceptibles de provoquer une covid de longue durée. D’une part ceux qui sont liés à des dommages causés par l’infection à des organes bien spécifiques, avec à la clé des symptômes persistants ; il peut par exemple être question de lésions pulmonaires ou d’une dégradation de la capacité du muscle cardiaque à se contracter. Ces problèmes peuvent le plus souvent être objectivés. D’autre part, des phénomènes qui ne sont pas liés à des dommages organiques spécifiques et objectifs, comme par exemple des réactions inflammatoires ou immunitaires anormales. On les regroupe sous le nom de modifications fonctionnelles. Les plaintes sont alors plutôt vagues et les mécanismes qui les sous-tendent restent mal établis. Des recherches plus poussées devront nous en apprendre davantage ; le KCE continue à suivre la question de près.

SOURCE: Covid-19 – COVID 19 – Les mécanismes hypothétiques du Covid de longue durée. Diego Castanares Zapatero, Karin Rondia, Patrice Chalon, Koen Van Den Heede, KCE, 18 mai 2021

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