Congés en série

Soraya Ghali
Soraya Ghali Journaliste au Vif

Toutes les bonnes raisons qu’ont les fonctionnaires pour être en congé.

Le régime de congés et d’absences de la fonction publique est réputé plus favorable que celui des salariés du privé. Qu’en est-il vraiment ? Pour y voir plus clair, Le Vif/L’Express a dressé ces deux tableaux (lire en p. 41).

Plus que le temps de travail effectif par semaine, c’est la longueur des congés qui distingue le public du privé. Ainsi, les cinq semaines de congés payés demeurent la règle du secteur public, tandis que les salariés du privé bénéficient, en moyenne, de quatre semaines. Voilà pour la réglementation de base. A cela s’ajoutent 10 jours fériés légaux mais aussi des jours fériés réglementaires : au nombre de trois, il s’agit de  » ponts  » qui permettent de faire la soudure entre un jour férié et le début de la semaine ou le week-end. Un fonctionnaire peut donc cumuler jusqu’à 39 jours de congé par an. Auxquels on peut encore greffer, de façon un peu anarchique, des suppléments de congés et des autorisations d’absence. Dans cette panoplie, notons cinq jours de congés annuels pour  » accompagner des personnes malades, handicapées ou en précarité sociale lors de voyages en Belgique ou à l’étranger « . Et même cinq jours pour  » accompagner des sportifs handicapés ou JO ou paralympiques « . Le fonctionnaire peut, bien sûr, être en congé, sous d’autres motifs : prestations au corps de la Protection civile ou participation à un jury d’assises, par exemple.

Congés maladie : un matelas pour les agents statutaires

Tous les fonctionnaires sont également libres de s’absenter pour leur mariage (quatre jours), le décès d’un conjoint (quatre jours)… Mais aussi pour : déménager (deux jours), suivre des cours (jusqu’à dix jours par an), donner du sang (un demi jour) ou de la moelle osseuse (quatre jours), sans compter les congés pour motifs impérieux d’ordre familial, non payés ceux-là (jusqu’à 45 jours par an).

Restent encore les congés de maladie : le fonctionnaire a droit à 21 jours ouvrables par an sans perte de salaire. Ce capital, s’il n’est pas utilisé, peut être  » capitalisable  » d’année en année pour constituer une réserve, plafonnée toutefois à 365 jours. Ce qui permet à l’agent ayant une santé de fer de partir sous couverture médicale, six mois, voire un an, avant la pension. Ces prépensions qui ne disent pas leur nom coûtent évidemment de l’argent : le  » malade  » reste à charge du service, qui doit aussi payer un remplaçant. Ainsi, selon les calculs de la Cour des comptes, le coût moyen d’un agent est de 183 euros par jour, à multiplier par deux, donc.

SORAYA GHALI

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