Comment se passer de Google ?

Alors que le Goliath du Web lance une nouvelle offensive contre Microsoft, il est attaqué sur son métier phare : le moteur de recherche. Tour des challengers.

Comment se passer de Google ? La question peut sembler culottée alors que le site californien a annoncé le lancement, en 2010, de Chrome OS, son propre moteur pour ordinateurs. Une pierre dans le jardin de Microsoft (voir l’encadré). Un métier de plus pour le moteur de recherche déjà présent dans le courrier électronique (Gmail), les téléphones portables (Android), la cartographie (Google Earth), la messagerie instantanée (Google Talk), la classification d’informations (Google News), la numérisation d’ouvrages (Google Books), ou encore l’échange de documents (Google Docs).

Rien ne semble devoir satisfaire l’appétit du groupe de Mountain View, qui, en moins de onze ans, s’est assuré une place de choix dans notre quotidien. Il monopolise la majorité des recherches en ligne, laissant largement derrière lui ses concurrents (Yahoo!, Ask…). Ceux, du moins, qui ont survécu. Car sans endurance, point de salut. Qui se souvient de l’américain Wisenut, né en 2001 et mort six ans plus tard ? Oublié également son compatriote Accoona, qui, malgré le parrainage du champion d’échecs Garry Kasparov, n’a pas réussi à percer.

Paradoxalement, jamais le positionnement de Google n’a paru aussi périlleux. La (courte) histoire de l’informatique est là pour le rappeler : il ne fait pas bon apparaître comme le Goliath du secteur. Déjà, les fonctionnaires zélés de la division antitrust (la même antenne du département de la Justice basée à Washington qui, au cours des dernières décennies, a dépecé AT&T, fait vaciller IBM et empoisonné la vie judiciaire de Microsoft) commencent à titiller le géant. Voilà un mois, c’est un accord déséquilibré avec les éditeurs américains qui les a poussés à ouvrir une enquête. Il y a peu, ses liens trop étroits avec Apple étaient montrés du doigt.

Il n’y a pourtant pas de fatalité Google. Aux Etats-Unis, Bing, le moteur de recherche de Microsoft, connaît depuis peu un vif regain d’intérêt. Désormais, surtout pour répondre à des requêtes spécifiques, il peut être opportun de passer par d’autres sites. Ces challengers, plébiscités par des internautes toujours plus exigeants, pourraient faire la différence. Florilège.

Topsy et Twitturly : toute l’actu, tout de suite !

L’explosion des micromessages de 140 caractères, que l’on s’adresse d’un téléphone portable à l’autre, illustre le nouvel appétit pour l’information instantanée. Twitter permet de prendre en continu le pouls de l’opinion mondiale. Le très clair Topsy permet d’obtenir les dernières réactions  » à chaud  » à propos d’événements susceptibles d’être sélectionnés a priori (Téhéran, grippe A, Michael Jackson…). Sur Twitturly, les messages les plus réexpédiés (un gage de leur pertinence) sont placés en évidence, tout comme le font déjà les agrégateurs en ligne Digg ou Wikio.

KartOO : votre e-réputation en un clic

Sur Internet, avez-vous bonne presse ? Il suffit d’inscrire votre nom sur ce moteur pour avoir le décompte des sites qui parlent en bien (ou en mal…) de vous. Fondé en 2001 par deux cousins, Laurent et Nicolas Baleydier, le site est exploité par un nombre croissant d’entreprises, soucieuses d’améliorer leur visibilité.

Encore des mots… Blinkx et Voxalead

Enfin un espoir pour les cinéphiles de retrouver le moment précis où, dans Hôtel du Nord, Arletty déclame son fameux  » atmosphère, atmosphère « . Avec plus de 35 millions d’heures d’enregistrements vidéo, Blinkx permet d’effectuer des recherches sur les films et de retrouver les tirades les plus fameuses. Le français Exalead développe, de son côté, Voxalead, une fonction similaire suivie de près par les historiens et… les militaires, toujours prompts à décrypter les messages ennemis. Si une chanson vous trotte dans la tête, sachez aussi que vous pouvez retrouver son titre exact en la fredonnant au micro du site Midomi sur votre ordinateur, tout comme il est déjà possible de le faire avec Shazam sur votre iPhone.

Vos goûts à leurs couleurs : Ulike.net

A la recherche d’un roman qui vous ferait craquer ? Une bande de petits Frenchies a mis au point ce site de recommandations culturelles qui vaut le détour. Pour vous en servir, il suffit d’indiquer les concerts, pièces de théâtre ou longs-métrages qui vous ont séduit – ils seront rassemblés dans votre  » Hall of Fame  » – et le site vous suggérera des £uvres, y compris dans un autre domaine, auxquelles vous n’auriez pas spontanément pensé. Découvertes garanties !

Pour les cracks : Wolfram Alpha

Plus de 10 000 milliards de données, 50 000 algorithmes, et quelque 5 millions de lignes de codes : cette collection de gros chiffres donne le vertige lorsque Stephen Wolfram, professeur de mathématiques à Harvard, évoque le site qu’il explique avoir mis vingt ans à mettre au point. Non exhaustif mais pointu en biologie, génétique et statistiques, il répond là où sèchent nombre de concurrents.

Quelqu’un au bout du fil : Chacha

Ici, tout est possible. C’est non pas à une machine dotée d’un froid algorithme que l’on s’adresse, mais à un être humain. Vous envoyez votre question par SMS, et l’on vous répond de la même façon, dans les deux minutes. Le site, qui tire son nom du mandarin cha (chercher), facture chaque réponse autour de 1 dollar. Cofondé par des anciens de Yahoo! le moteur n’est aujourd’hui disponible qu’aux Etats-Unis.

Cuil : le pouvoir de la suggestion

Fondé par des anciens de Google et doté de 200 millions de dollars, Cuil a enrichi depuis peu ses résultats d’une icône qui localise les informations recherchées. En tapant  » cascade « , une carte apparaît ainsi avec les plus belles chutes d’eau. Tout comme sur Bing, la requête  » Picasso  » met par ailleurs en évidence le peintre espagnol, mais aussi ses collègues cubistes – Raoul Dufy, Jacques Villon et Albert Gleizes. Qui dit mieux ? l

Guillaume Grallet

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