En 2003, les manifestations contre la guerre en Irak ont rassemblé des milliers de citoyens, comme ici, à Bruxelles. © JACQUES COLLET/belgaimage

Comment on vend la guerre

En 2003, des milliers de Belges, partis de gauche en tête, défilent à Bruxelles pour protester contre la volonté des Etats-Unis d’attaquer l’Irak de Saddam Hussein. En 2011, le Parlement fédéral, comme un seul homme, vote pour l’entrée en guerre contre la Libye du colonel Kadhafi. Que s’est-il donc passé ? Dans La Gauche et la guerre. Analyse d’une capitulation idéologique (Investig’action, 335 p.), Saïd Bouamama et Michel Collon tentent de décortiquer les raisons de ce revirement : l’émergence des notions de guerre juste et de droit d’ingérence humanitaire – qui, parfois, trompent sur les enjeux stratégiques -, les pièges de la propagande de guerre, le développement d’ONG sous influence, les tiraillements idéologiques au sein de la gauche… Sans parler des fake news qui ont facilité des invasions militaires, à l’exemple des prétendues armes de destruction massive en Irak, ou du  » bain de sang  » promis par Kadhafi en 2011, un argument surexploité mais sans base crédible, comme l’a relevé un rapport parlementaire britannique. Dommage toutefois que cet essai très engagé ne vise que des pays démocratiques, Etats-Unis en tête, même si les auteurs affirment qu' » on peut très bien dénoncer l’agression impérialiste sans avoir la moindre sympathie pour le régime bombardé, envahi ou déstabilisé « . Au passage, ils règlent leurs comptes avec le complotisme, ce  » concept fourre-tout  » qui vise à disqualifier l’adversaire. Le livre se termine par un appel à reconstituer le mouvement antiguerre en Europe,  » dont la quasi-disparition est une catastrophe pour tous les peuples de la planète « .

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