Parasite, de Bong Joan-Ho : un jeu de massacre familial qui a affolé le box-office international. © DR

Chefs-d’oeuvre made in Asia

La Palme d’or cannoise décernée au Parasite du Coréen Bong Joon-ho symbolise à elle seule le retour en grâce que connaît le cinéma asiatique.

Cannes, encore et toujours le baromètre du cinéma mondial ? En 2018, la Palme d’or attribuée à Shoplifters ( Une affaire de famille), drame universel et sensible du Japonais Hirokazu Kore-eda, semblait vouloir acter la résurgence du cinéma asiatique à son meilleur. Confirmation cette année encore avec la consécration sur la Croisette de Parasite, thriller auscultant la violence des rapports de classes réalisé par le génial et virtuose Coréen Bong Joon-ho ( Memories of Murder, The Host, Mother). Non content de rafler la récompense suprême au terme de ce qui reste sans doute comme le plus grand festival du monde, ce réjouissant jeu de massacre glissant insensiblement de la comédie noire à l’horreur domestique a également affolé tous les baromètres du box-office international.

Mais 2019 aura aussi et, peut-être surtout, été une année cinématographique exceptionnelle pour le mastodonte voisin, à savoir la Chine. Avec, d’abord, la fulgurante découverte de An Elephant Sitting Still de la comète Hu Bo, jeune cinéaste surdoué qui s’est donné la mort après avoir achevé la postproduction de ce chef-d’oeuvre monstre d’une absolue noirceur, qui orchestre le ballet d’individus en quête de sens dans un climat de déshérence profonde. Avec, ensuite, le retour certes attendu, mais pas à de pareils sommets, de Wang Xiaoshuai ( Beijing Bicycle, Shanghai Dreams), qui a signé avec l’incroyable So Long, My Son une immense fresque feuilletonnante de plus de trois heures couvrant quatre décennies d’une histoire familiale marquée du sceau de la tragédie. Une odyssée intime touchée par la grâce, miraculeusement passée entre les mailles du filet de la censure chinoise, et qui est repartie de la Berlinale auréolée d’un double prix d’interprétation avant, notamment, de décrocher le Grand Prix du Briff à Flagey, à Bruxelles.

Côté chinois toujours, on pourra encore pointer la bonne tenue du dernier film de Jia Zhangke, Ash Is Purest White ( Les Eternels). Tandis que le trop rare cinéma singapourien nous aura offert une belle curiosité avec Les Etendues imaginaires, de Yeo Siew Hua. Et pour la suite ? Elle est imminente, puisque 2020 s’ouvrira avec la sortie du Lac aux oies sauvages du Chinois Diao Yinan, thriller labyrinthique remarqué en compétition au dernier festival de Cannes.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire