De sable et de neige, par Chantal Thomas, Mercure de France, 196 p. © PHOTO NEWS

Chantal Thomas?

C’est à une sorte d’adieu à la reine des plages auquel se livre Chantal Thomas, toute fraîche élue académicienne, dans De sable et de neige. Elle y raconte avec pudeur, illustrée de photos souvenirs et de celles plus récentes de son complice Allen S. Weiss, une enfance heureuse dans le bassin d’Arcachon qui fut, au sens propre comme au figuré, sa pataugeoire. Dans un style d’une simplicité lumineuse, la romancière évoque cette époque solaire où cette fille unique, perle dans son écrin familial protecteur, vit des aventures enfantines, entre mer et campagne. Mais, cheminant au travers de ce récit au sable scintillant, elle dépose çà et là sur la page quelques minuscules débris du désastre à venir. Notamment lorsqu’elle évoque l’auteur allemand W.G. Sebald et ses Anneaux de Saturne: un livre magnifique, écrit-elle, auquel le sien, par son alternance de textes et photos, fait penser. Elle y déploie cependant un style davantage organique et beaucoup moins crépusculaire, là où l’auteur d’Austerlitz parle du sable comme d’un suaire. Car du dessous des pages, Chantal Thomas finit par mettre au jour ce qu’elle a enseveli depuis ses 17 ans, à l’orée de l’âge adulte, le 2 janvier 1963, aube d’une année à nouveau pleine de promesses: la mort à 43 ans de son papa admiré, ancien résistant vaincu par la maladie, auquel la liait un amour silencieux. A jamais, Chantal Thomas reste la fille du bord de… père.

Chantal Thomas?

De sable et de neige, par Chantal Thomas, Mercure de France, 196 p.

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