Brabant wallon L’éden, plus à l’est

Une province qu’on dit chère – et elle l’est – mais qui présente des disparités énormes. Pour 400 000 euros, on achète une maison à Lasne et deux à Hélécine.

La réputation du Brabant wallon n’est plus à faire. Véritable  » Walifornie « , sans le soleil et les plages, mais tout autant louée pour sa douceur de vivre et son bien-être économique, le BW attire les foules, et particulièrement les Bruxellois. Du coup, crise ou pas crise, après plus de dix ans de hausse quasi ininterrompue, l’année 2011 apporte sa moisson de bons prix, gonflés par la demande grandissante (quelque 3 000 nouveaux habitants par an).  » Plus 9,6 % pour les maisons, qui frôlent la barre des 250 000 euros, énumère Jean-Paul Mignon, notaire à Ittre, + 5,2 % pour les appartements qui passent allègrement celle des 200 000 euros, + 6,2 % pour les villas, qui vont vers les 370 000 euros et un statu quo pour les terrains, qui gagnent 3 ou 4 euros pour se hisser autour de 97 euros/m².  » Des moyennes qui trahissent, en pratique, des hausses vertigineuses : en valeur absolue, et sur un an de temps, une maison à Lasne ou à Walhain a pris quelque 60 000 euros, près de 50 000 euros à Chastre, pas moins de 40 000 euros à Chaumont-Gistoux ou à Court-Saint-Etienne et de 15 000 à 30 000 euros dans d’autres communes. Le volume des transactions, quant à lui, est à la hausse, augmentant légèrement de 2,5 % par rapport à 2010.

La commune la plus onéreuse du Brabant wallon – comme de la Région wallonne, d’ailleurs – est, sans surprise, Lasne, qui aligne des tarifs défiant toute concurrence. Pour s’offrir une villa, il faut en effet débourser pas moins de 605 000 euros en moyenne, soit 105 000 euros de plus qu’à Waterloo, en seconde place sur le podium. Une maison lasnoise ordinaire se monnaie un chouia moins de 400 000 euros, soit l’équivalent de deux maisons à Hélécine, Rebecq, Genappe, Jodoigne ou Tubize.

Sur le marché des appartements,  » la championne toutes catégories de la province en termes d’augmentation du parc est Tubize « , analysent les notaires. Nivelles, Braine-l’Alleud (où le prix moyen d’un appartement tend à se rapprocher de celui d’une maison, soit quelque 233 000 euros contre 245 000 euros), Wavre et Ottignies-Louvain-la-Neuve font, elles aussi, partie du cercle très fermé des communes brabançonnes dites  » à appartements « .  » Un cercle trop fermé, déplore Jean-Paul Mignon. Bon nombre de communes n’en offrent presque pas ! C’est un problème pour les personnes âgées, qui préfèrent s’installer dans ce type de biens et ne veulent pas être déracinées. « 

Les possibilités d’avenir se situent clairement, d’après les notaires, dans l’est du Brabant wallon (Hélécine, Incourt, Jodoigne, Orp-Jauche, Perwez et Ramillies).  » C’est une région qui a la cote, acquiesce Laetitia Hayez, dont l’étude est située à Orp-Jauche. On y trouve de tout, pour tous les budgets. Et c’est actuellement la seule zone où, dans certaines communes, le prix des terrains se tasse.  » Et d’ajouter que  » c’est le moment d’y investir « . D’autant plus que la région est entourée, à l’est, par les villes de Hannut et de Waremme,  » qui se sont très fortement développées et ont explosé au niveau immobilier  » et, au sud, par Gembloux  » également en forte croissance, avec l’apparition de nombreux complexes d’appartements et de lotissements « .

Le très attendu RER, dont l’infrastructure est en cours de réalisation et qui, à terme, devrait atténuer l’engorgement de la circulation en direction de Bruxelles, risque de faire – plus encore – les choux gras du Brabant wallon et de sa population, largement composée de navetteurs.

F. MA.

Le très attendu RER fera les choux gras du Brabant wallon

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