Au rythme des taureaux
En Camargue, des éleveurs de taureaux luttent pour continuer à vivre au milieu de leurs bêtes alors que la modernité et le dérèglement climatique contrarient fortement les élevages et les traditions ancestrales.
Depuis novembre 2014, les photographes Gaëlle Henkens et Roger Job ont choisi de suivre le quotidien de six familles de manadiers (éleveurs de troupeaux en Camargue). Leurs images témoignent d’une culture ancestrale qui érige, dans les villages du delta du Rhône, des statues et des tombes à la gloire de ses taureaux. Loin de la tauromachie espagnole où l’animal est mis à mort, la course camarguaise est avant tout un jeu. Car ici, le dieu, c’est l’animal, pas l’homme qui ne fait que le frôler.
Entre Arles, Montpellier et les Saintes-Maries-de-la-Mer, le taureau est le noyau d’une microsociété. Ces Camarguais perpétuent la tradition rurale en vivant au rythme de leurs ancêtres. A cheval, au pré au milieu des bêtes à cornes, en costume traditionnel dans les fêtes villageoises et les manifestations taurines, ce refus d’une certaine modernité pour eux fait sens et cimente la communauté. Dans ce monde en mutation, c’est le taureau immuable qui fixe l’agenda du temps.
Le reportage complet dans Soleil noir, par Gaëlle Henkens et Roger Job, à paraître aux éditions du Chêne, en mai 2019.
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