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Au jardin d’enfance

Juan d’Oultremont ne fait pas dans le  » court  » pour se projeter à nouveau dans le jardin d’Eden de sa  » jeunèse « , un paradis où ce Judas finira par renier Dieu… son père.

Pauvre pomme de Judas qui, dès sa première dent et durant toute son enfance, a idéalisé son paternel : l’équivalent de James Bond dans son élégance à manier le parapluie, et de Dieu surtout dans sa création d’un jardin sans oliviers de 40 ares au coeur de Bruxelles. Paradis luxuriant et rassurant que, de 2 à 14 ans, son fils – en fidèle disciple – ne voudrait jamais quitter. En 40 chapitres, Juan-Judas d’Oultremont conte ainsi sa jeunesse et sa genèse, récit révélé à l’artiste protéiforme par l’apparition des cavaliers de l’Apocalypse : les terroristes des attentats de Bruxelles.

Le voici qui ressuscite, avec humour, les souvenirs de l’enfant ébloui qu’il fut par le pouvoir (jardinier) paternel de 1954 à 1968. De l’Expo universelle à l’incendie de l’Innovation, en passant par le mariage du roi Baudouin, le fils de Dieu donne à son récit personnel une touche universelle : qu’il s’agisse du rapport au père (et à la mère) ou des grands événements médiatiques rythmant la vie d’une famille.

L’écriture est alerte, vive, savoureuse et le texte touchant, notamment dans l’évocation de la figure maternelle. Car si le père fut le grand ordonnateur du jardin d’enfance de ce Judas de Juan, elle en fut le fragile et magnifique oiseau de… paradis.

Judas côté jardin, par Juan d'Oultremont, Onlit, 359 p.
Judas côté jardin, par Juan d’Oultremont, Onlit, 359 p.

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