Le retrait de Bouteflika n'a pas éteint la contestation populaire. © RYAD KRAMDI/BELGAIMAGE

Algérie : la révolte

A 82 ans, affaibli par les séquelles d’un AVC, Abdelaziz Bouteflika annonce son intention de s’accorder un cinquième mandat. Le président allume ainsi, en février, la mèche d’une contestation qui aboutira à sa chute. Des manifestations citoyennes d’une ampleur inédite en Algérie sont lancées via les réseaux sociaux. Contesté par la rue et lâché par l’armée, le chef de l’Etat remet sa démission le 2 avril. Les manifestations ne s’arrêtent pas pour autant. Le mouvement réclame le démantèlement du  » système  » mis en place depuis l’indépendance en 1962. Le pouvoir ne sait comment neutraliser la révolte populaire, caractérisée par son pacifisme, sa diversité sociale et la présence des femmes. Pour sortir de la crise politico-institutionnelle, l’homme fort du pays, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, impose son calendrier électoral. Mais le  » hirak « , le mouvement populaire, promet un boycott de l’élection présidentielle du 12 décembre, les cinq candidats en lice étant d’anciens collaborateurs du président déchu. Les Algériens boudent massivement les urnes et le vote est marqué par des heurts à Alger et en Kabylie. Déclaré vainqueur dès le premier tour, Abdelmadjid Tebboune, ex-Premier ministre de Bouteflika (en 2017) et réputé proche du général Gaïd Salah, aura fort à faire pour imposer sa légitimité.

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