A tire-d’aile

1914, année de tous les contrastes : d’un côté, une Europe dans la débâcle ; de l’autre, le Queensland, en Australie, région préservée qui regorge d’une faune et d’une flore luxuriantes et vit au rythme de la migration des oiseaux. Jim, jeune homme prédestiné à  » servir l’usine « , alors que seule l’observation des oiseaux le captive, se sentira contraint à servir la Couronne britannique sans grande conviction. Quant à Ashley, bourgeois lettré et musicien, revenu sur les terres ancestrales pour préserver son patrimoine, il deviendra l’employeur de Jim, tous deux liés par le même amour de la nature à défaut de l’être par leur classe sociale… Enfin traduit en français trente-cinq ans après sa première parution australienne, le roman de David Malouf dévoile le lyrisme flamboyant d’un amoureux de la nature. Bercé dans sa première partie par la beauté des paysages, le récit bascule ensuite dans la destruction aveugle de l’homme, devenant ce long chant poétique empreint de douceur ou de cruauté. S’affranchissant des codes usuels, son style obéit aux images brutales ou bienveillantes qui témoignent de la nature humaine et de ses dérives et en fait une oeuvre universelle.

L’Infinie Patience des oiseaux, par David Malouf, traduit de l’anglais (Australie) par Nadine Gassie, éd. Albin Michel, 217 p.

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