(Belga) La présence de jeunes Belges partis en Syrie et le phénomène de radicalisation provoque des remous dans la classe politique, et ce jusqu’au fédéral entre le MR et le cdH. Le sénateur MR, Alain Destexhe, s’en prend ouvertement vendredi, dans Le Soir, à la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet à qui il reproche de ne pas avoir agi plus tôt dans ce dossier.
« De sources policières, je dispose d’informations confirmant que le phénomène existe depuis très longtemps. Le politique était au courant », explique M. Destexhe. « Et ce n’est que très récemment que la ‘task force Syrie’ a été mise en place, regroupant l’Ocam (Organe de coordination pour l’analyse de la menace), la Sûreté de l’Etat, la police judiciaire et les services de politique. Oui, il y a une vraie carence du politique qui n’a pas agi plus tôt. » Le sénateur vise plus particulièrement la ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet (cdH), et « tous ceux qui ont joué les apprentis sorciers face à l’expansion de la composante radicale de l’islam en Belgique ». « Tous ceux-là l’ont ignorée pendant 15 ans. Et Joëlle Milquet a été aux avant-postes de ceux qui n’ont rien voulu voir en faisant semblant que le problème n’existait pas », ajoute-t-il, appelant à un débat sur le fond au Parlement qui n’a « jamais eu lieu en raison du politiquement correct ». Appelée par Le Soir et La Libre Belgique à réagir aux critiques émises par le sénateur Destexhe mais aussi, quelques jours plus tôt, par le député MR Denis Ducarme, Joëlle Milquet estime que les propos des deux élus sont « inacceptables, faux, démagogiques et électoralistes ». Joëlle Milquet défend son action et rappelle à MM. Destexhe et Ducarme « que depuis plus de 15 ans, les ministres de l’Intérieur étaient libéraux, francophones et néerlandophones ». « Et je ne les ai jamais vus élaborer un plan contre le radicalisme aussi élaboré que le mien », réplique-t-elle. (Belga)