(Belga) Des ministres des Affaires étrangères de l’UE ont mis en garde samedi la Russie contre le risque d’un effondrement économique de l’Ukraine en raison notamment de l’augmentation-sanction de 80% du prix de ses achats de gaz russe.
« La Russie a tout intérêt à ce que l’Ukraine ne s’effondre pas sur les plans économique comme politique », a affirmé le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, en marge d’une réunion informelle avec ses homologues de l’UE à Athènes. « La Russie joue un rôle important parce que la stabilisation économique de l’Ukraine dépend en partie des prix de l’énergie fournie » par Moscou, a précisé M. Steinmeier. « C’est pour cela que nous devons dialoguer avec la Russie même si nous avons des divergences », a ajouté le ministre allemand, dont les préoccupations étaient partagées par plusieurs de ses homologues réunis à Athènes. La Russie a fait passer cette semaine le prix des 1.000 mètres cubes de gaz livrés à l’ancienne république soviétique de 268 à 485 dollars, un des prix les plus élevés en Europe. Le Premier ministre ukrainien par intérim, Arseni Iatseniouk, a dénoncé une décision « politique », « visant à miner les fondements économiques et sociaux du pays ». Le président de la compagnie gazière russe Gazprom, Alexeï Miller, a accentué samedi la pression en affirmant que l’Ukraine devrait rembourser les 11,4 milliards de dollars correspondant à la réduction sur le prix du gaz qui lui avait été accordée ces quatre dernières années en échange du maintien de la flotte russe à Sébastopol, en Crimée. A l’issue de la réunion informelle d’Athènes, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a de nouveau appelé Moscou à « s’engager dans la désescalade » en Ukraine et réaffirmé que l’UE était prête à imposer de « nouvelles sanctions », notamment d’ordre économique, si la crise s’aggravait. « Nous sommes unis » entre Européens, « pour affronter les menaces auxquelles fait face l’Ukraine », a souligné Mme Ashton. (Belga)