(Belga) La Hongrie a annoncé vendredi qu’elle allait retirer deux modifications controversées de sa Constitution dans un souci de rassurer Bruxelles et d’éviter d’éventuelles sanctions européennes, une concession rare de la part du gouvernement hongrois.
Le ministre des Affaires étrangères Janos Martonyi a déclaré au cours d’une conférence de presse que la mise en place d’un impôt spécifique sur la population au cas où Budapest devrait payer une amende à la suite d’une procédure en infraction de l’UE, allait être retirée de la Constitution hongroise. Une autre modification contestée, celle de la possibilité donnée à la présidente de l’office national de la Justice de transférer un procès à un juge plus conciliant après le début d’une procédure -ce qui est considéré comme une violation du principe de l’indépendance des juges-, va aussi être ôtée de la Constitution. « L’objectif de la Hongrie est de régler les conflits et d’éviter les procédures d’infraction à son encontre », a expliqué M. Martonyi. Depuis son accession au pouvoir en mai 2010, le Premier ministre hongrois Viktor Orban est en conflit ouvert avec Bruxelles, qui lui reproche des amendements constitutionnels litigieux et trop nombreux : pas moins de quatre en 15 mois. Ces amendements ont soulevé de « graves inquiétudes » à Bruxelles, a écrit à Viktor Orban le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso le 12 avril, et pourraient mener à une procédure d’infraction contre la Hongrie. Si le gouvernement de droite de Viktor Orban a accepté de bientôt retirer deux des amendements controversés, ce qui représente une rare concession de sa part, M. Martonyi a annoncé qu’il refusait cependant de renoncer à un autre amendement critiqué par M. Barrroso : celui entravant le droit de mener une campagne électorale sur les chaînes de télévision privées. Cet amendement sera en vigueur aux élections hongroises en 2014, et pour les prochaines élections européennes, contrairement à ce qu’avait assuré plus tôt par le gouvernement. (Belga)