Washington et Paris mettent en garde Damas

Les Etats-Unis et la France ont mis en garde dimanche le régime de Damas et ses alliés contre toute tentation de violer leurs engagements sur la trêve en Syrie ou de perturber les négociations qui doivent reprendre lundi à Genève.

« Toutes les parties doivent respecter la cessation des hostilités, coopérer dans la livraison d’aide humanitaire, et respecter le processus de négociations visant à parvenir à une transition politique », a déclaré le chef de la diplomatie américaine John Kerry.

« Si le régime et ses alliés pensent qu’ils peuvent tester les limites (…) ils se trompent », a-t-il dit lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion à Paris sur la Syrie avec ses homologues français, allemand, britannique et italien.

Pour « garantir la crédibilité des négociations » de Genève, la trêve en Syrie « doit être pleinement respectée et l’accès humanitaire libre et sans entrave », a renchéri le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault.

A la veille de la reprise attendue des discussions, les deux hommes ont fustigé les propos tenus la veille par le chef de la diplomatie de Damas Walid Mouallem, qui a refusé que le sort du président syrien Bachar al-Assad soit évoqué à Genève.

Ces déclarations montrent qu’il « essaie clairement de perturber le processus » de discussions, a estimé John Kerry.

Jean-Marc Ayrault les a qualifiées de « provocations du ministre des Affaires étrangères syrien », dans lesquelles il a dénoncé « un mauvais signe (qui) ne correspond pas à l’esprit du cessez-le-feu ».

Le chef de la diplomatie française a estimé que les discussions de Genève seraient « difficiles » mais devaient porter sur « une vraie transition politique » en Syrie.

« Il n’y aura pas de processus politique si l’opposition n’y est pas associée étroitement et en confiance, donc il faut qu’il y ait des signes qui lui soient donnés », a-t-il ajouté.

Evoquant la situation sur le terrain, John Kerry a également déclaré dimanche que le groupe Etat islamique (EI), visé par des bombardements de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, avait perdu 600 combattants au cours des trois dernières semaines en Syrie.

« En Syrie, Daech (acronyme en arabe de l’EI) a perdu 3.000 km2 et 600 combattants ces trois dernières semaines. Et la pression va s’intensifier », a assuré le chef de la diplomatie américaine.

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