© Tomas Bravo / Reuters

Venezuela : dernière ligne droite pour les deux candidats à la présidence

C’est la dernière ligne droite pour les deux candidats à l’élection présidentielle au Venezuela qui se tiendra dimanche. Ils se sont livré une bataille électorale express dans un pays sous haute tension.

La campagne présidentielle au Venezuela a été courte, mais intense. Deux candidats s’affrontent pour succéder à Hugo Chavez, mort le 5 mars dernier, resté au pouvoir durant près de 14 ans. Ils n’ont eu que 10 jours pour parcourir le pays, aller voir les électeurs et les convaincre. Si l’un prône la continuité du « chavisme », le candidat de l’opposition soulève, lui, la nécessité d’ouvrir une nouvelle ère. À en croire un sondage publié cette semaine par l’institut Datanalisis, la balance penche pour Nicolas Maduro qui a 50,2 % d’intention de vote contre 32,4 % pour le candidat de l’opposition, Henrique Capriles.

Nicolas Maduro : le dauphin favori

Nommé vice-président par Hugo Chavez après sa réélection le 7 octobre dernier, Nicolas Maduro tire incontestablement un énorme avantage de cet adoubement. Bénéficiant ainsi d’un élan de sympathie, il se place dans la droite ligne politique de celui qu’il présente comme un prophète. Le candidat du PSUV (parti socialiste unifié du Venezuela) compte ainsi continuer la politique sociale consistant à financer des programmes sociaux (misiones) à destination des plus défavorisés avec l’argent du pétrole. De plus, il promet de s’attaquer à la violence qui ne cesse de croître dans le pays.

Henrique Capriles : le challenger social-démocrate

Il était déjà candidat lors des élections du 7 octobre et s’était incliné avec 44 % des voix, face à un Chavez pourtant affaibli par le cancer. Mais le leader de l’opposition continue et compte bien amener à la victoire la MUD (Table unie démocratique), une coalition d’une trentaine de partis qui ont pour point commun de s’opposer à la politique d’Hugo Chavez. Le modèle revendiqué par Henrique Capriles, gouverneur du second État le plus peuplé du pays, est celui de l’ancien président brésilien Lula. Adepte de la social-démocratie, il affirme que la politique sociale des misiones peut se conjuguer avec une économie de marché. Enfin sur le plan international, il s’oppose totalement à Chavez et son héritier en s’engageant à s’éloigner de l’Iran et de Cuba.

Un pays sous tension

Les élections de dimanche se dérouleront dans un pays sous haute tension. La situation économique vénézuélienne est au plus mal avec une inflation de plus de 20 % en 2012. Ce qui a pour conséquence une pénurie qui ne cesse de s’aggraver. Le pays est également en proie à une violence endémique : l’an passé, le nombre d’homicides s’élevait à plus de 21.000, selon l’observatoire vénézuélien de la violence.

Le successeur de Chavez le promet de « surmonter la question de la violence ». En attendant, il se préoccupe de sa propre sécurité : évoquant un complot américain qui viserait à l’assassiner, les frontières du pays ont été fermées hier. De plus, un dispositif renforcé a été mis en place pour dimanche, jour du scrutin, avec 125.000 membres de la force publique déployés sur les 13.600 bureaux de vote.

Laura Paillard (stag)

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