Le vaccin Johnson & Johnson © Getty

USA: le vaccin de Johnson & Johnson passé au crible avant sa probable autorisation

Le Vif

Un comité d’experts américains était réuni vendredi pour rendre un avis consultatif sur l’autorisation en urgence du vaccin de Johnson & Johnson aux Etats-Unis, où il serait le troisième mis en circulation et dont plusieurs millions de doses sont prêtes à être distribuées à travers le pays dès la semaine prochaine.

Les discussions de ce comité étaient retransmises en direct sur internet depuis le début de la matinée, comme cela avait été le cas avant les autorisations en urgence des vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna.

Les membres de ce panel — une vingtaine de personnes, en majorité des scientifiques indépendants — ont pu analyser dans le détail les données des essais cliniques, conduits sur quelque 40.000 personnes.

Cet exercice de transparence peu commun est, aussi, destiné à rassurer le grand public en démontrant le sérieux de la procédure.

« S’il est autorisé, le vaccin de Johnson & Johnson jouera un rôle crucial dans les efforts pour combattre le Covid-19 », a déclaré devant les membres du comité Johan Van Hoof, chef de la recherche et du développement des vaccins pour l’entreprise.

Il a mis en avant les deux avantages de ce vaccin en termes logistiques: il ne s’administre qu’en une seule dose et peut être stocké à des températures de réfrigérateur.

Les experts seront en fin d’après-midi chargés de dire s’ils estiment que les bénéfices du vaccin l’emportent sur les risques de son utilisation.

Ils voteront en faveur ou non de ce que l’on appelle aux Etats-Unis une autorisation d’utilisation en urgence.

Le feu vert final devra ensuite être donné par l’Agence américaine des médicaments, la FDA, qui a promis qu’elle rendra sa décision « le plus rapidement possible ». Pour Pfizer et Moderna, l’autorisation avait été accordée dès le lendemain du rendu de l’avis favorable du comité.

– Efficace et sûr –

Son autorisation fait en réalité peu de doute, la FDA ayant elle-même rendu publique toute une série de documents plus tôt cette semaine, dans lesquels elle a confirmé l’efficacité du vaccin.

« Les analyses soutiennent un profil de sécurité favorable sans inquiétudes spécifiques de sécurité identifiées qui pourraient empêcher l’émission d’une autorisation d’utilisation en urgence », a-t-elle écrit mercredi.

L’efficacité du vaccin était de 85,9% contre les formes graves du Covid-19 aux Etats-Unis, le pays le plus endeuillé par la pandémie.

Toutes régions de l’essai clinique confondues, elle était de 66,1% contre les formes modérées de la maladie, et globalement « similaire » pour toutes les catégories de population (âges, ethnies).

Les effets secondaires les plus fréquemment observés étaient une douleur à l’endroit de l’injection, des maux de tête, de la fatigue et des douleurs musculaires.

Le vaccin de Johnson & Johnson est déjà utilisé en Afrique du Sud, où un cas d’anaphylaxie — une grave réaction allergique — a été observé, a révélé Macaya Douoguih, de chez Johnson & Johnson.

De telles réactions, quoique très rares, ont aussi été observées après des injections des vaccins de Moderna et Pfizer.

– 100 millions de doses –

Au moins trois millions de doses du produit de « J&J » sont prêtes à être distribuées dans la foulée, dès « la semaine prochaine » selon le gouvernement américain.

L’entreprise américaine s’est engagée à acheminer 100 millions de doses aux Etats-Unis avant la fin du mois de juin.

« Si la FDA approuve l’autorisation de ce vaccin, nous avons un dispositif pour le distribuer aussi rapidement que Johnson & Johnson peut » suivre, a déclaré jeudi le président américain Joe Biden, lors d’un événement destiné à marquer l’injection de la 50 millionième dose de vaccin dans le pays sous son administration.

Avec 600 millions de doses commandées au total à Pfizer et Moderna, les Etats-Unis disposeront déjà, d’ici la fin juillet, d’assez de vaccins pour immuniser la quasi-totalité de la population.

Mais l’ajout de celles de Johnson & Johnson pourrait encore accélérer la campagne de vaccination.

Au total, plus de 70 millions de piqûres ont déjà été réalisées dans le pays. Mais pour le moment, seuls 6,8% des Américains ont reçu les deux doses nécessaires à l’immunité maximale conférée par les deux vaccins déjà autorisés, qui utilisent la technique innovante de l’ARN messager.

Le vaccin de « J&J » est lui un vaccin à « vecteur viral ».

Il utilise comme support un autre virus peu virulent, transformé pour y ajouter des instructions génétiques d’une partie du virus responsable du Covid-19. Une fois dans les cellules, une protéine typique du SARS-CoV-2 est produite, éduquant le système immunitaire à le reconnaître.

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