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Une brigade blindée américaine arrive en Pologne

Un important convoi de véhicules blindés américains est entré jeudi en Pologne, un des plus grands déploiements des forces américaines en Europe depuis la guerre froide, opération aussitôt dénoncée par Moscou.

La présence par rotation de l’unité en question en Pologne, mais aussi dans les pays baltes, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie, doit renforcer la sécurité de la région, inquiète du comportement de la Russie.

Le convoi, composé de 24 véhicules blindés Humvee et d’une dizaine de camions a été accueilli à la frontière germano-polonaise par les soldats polonais, a constaté une photographe de l’AFP.

Il fait partie du premier transport des soldats américains et du matériel militaire lourd, arrivé en Europe orientale dans le cadre de l’opération « Atlantic Resolve », décidée par le président sortant Barack Obama.

« Nous considérons cela comme une menace contre nous », a réagi immédiatement le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.

« Il s’agit d’une opération qui menace nos intérêts, notre sécurité », a-t-il dit. Sans citer nommément les Etats-Unis, il a dénoncé le fait qu’un « pays tiers renforce sa présence militaire à nos frontières en Europe. Ce n’est même pas un pays européen, a-t-il souligné. »

Un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexeï Mechkov, a de son côté affirmé que ce déploiement « hâtif » mené par l’administration Obama paraissait être « un facteur de déstabilisation pour la sécurité européenne ».

L’opération intervient une semaine avant l’entrée en fonction du président américain Donald Trump, supposé être favorable à la détente avec le Kremlin.

Le quartier général de la brigade est établi à Zagan dans l’ouest de la Pologne où une cérémonie officielle aura lieu samedi. La brigade comptera à terme quelques 3.500 soldats, 87 chars Abrams et plus de 550 véhicules blindés de transport de troupes.

La victoire de M. Trump a éveillé des craintes en Pologne et dans les pays baltes sur la réalisation des mesures de renforcement de la présence de l’Otan prise au sommet de l’Alliance en juillet à Varsovie. Le futur président américain avait notamment laissé entendre qu’il pourrait faire dépendre l’application de l’article 5 du traité de l’Otan – qui fait considérer une agression contre un membre comme une attaque contre tous – de la contribution du pays concerné au budget de l’Alliance.

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