Le quotidien des Palestinens, fait de brimades. © GETTY IMAGES

Un utile rappel de la réalité palestinienne

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Yanne Dimayréussit à traduire avec puissance la vie quotidienne des Palestiniens soumis à l’arbitraire de la répression de l’occupant israélien.

Le roman Une pierre dans le coeur (1), de Yanne Dimay, est le récit de la confrontation de deux Occidentales avec la réalité palestinienne. Partie assister à la prise de voile de sa nièce dans un couvent, Marianne Dulac, une Française professeure de lettres, se voit proposer de tenir des ateliers d’écriture dans les universités palestiniennes. Alice, née d’une mère belge et d’un père palestinien aujourd’hui divorcés, renonce à rentrer à Bruxelles après des vacances dans sa famille de Bethléem et décide de venir en aide aux enfants du camp de réfugiés de Balata. Au terme de tribulations où se mêlent l’intolérance et la solidarité, les deux destins se croiseront autour d’une tentative d’attentat et se clôtureront malgré tout sur une note d’espoir sous la forme d’un rapprochement entre un Israélien et une Palestinienne.

Une pierre dans le coeur est en partie autobiographique puisque l’auteure a participé aux Ateliers d’écriture en liberté organisés en Palestine entre 2010 et 2016. Inspirée par les textes qui en ont émané, elle réussit à traduire avec puissance la vie quotidienne des Palestiniens soumis à l’arbitraire de la répression de l’occupant israélien, bien illustré par le cri d’une interlocutrice de Marianne. « Si on ose manifester, c’est du terrorisme populaire. Si on appelle au boycott, c’est du terrorisme économique. Si on utilise des moyens légaux, c’est du terrorisme judiciaire. Si on se tourne vers les Nations unies, c’est du terrorisme diplomatique. Il s’avère que quoi qu’on fasse, à part se lever le matin et dire « merci patron, merci maître! », c’est du terrorisme. » Une assignation et une impasse qui ne peuvent que conduire, à terme, à des violences accrues.

(1) Une pierre dans le coeur, par Yanne Dimay, Riveneuve, 447 p.

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