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Tunisie: Toujours pas de Premier ministre, l’état d’urgence prolongé de huit mois

Le Vif

La présidence tunisienne a annoncé dimanche la prolongation de l’état d’urgence en vigueur depuis la révolution de janvier 2011 à juin 2014 dans un contexte de violences jihadistes accrues.

La présidence tunisienne a annoncé dimanche la prolongation de l’état d’urgence en vigueur depuis la révolution de janvier 2011 à juin 2014 dans un contexte de violences jihadistes accrues. « Le président de la république Moncef Marzouki a prorogé l’état d’urgence sur le territoire de la république jusqu’à la fin du mois de juin 2014 », selon un communiqué.

La présidence n’a apporté aucune précision supplémentaire mais signe de la tension accrue, l’état d’urgence, qui accorde de larges pouvoirs à la police et l’armée, a été prolongé de huit mois alors que depuis un an demi il l’était par tranche de un ou trois mois.
La Tunisie est confrontée à l’essor de groupes jihadistes depuis la révolution de 2011 mais les attaques ces sont multipliées ces dernières semaines. Pour la première fois depuis le soulèvement qui a renversé Zine El Abidine Ben Ali, deux sites touristiques ont été ciblés mercredi: l’un a été visé par un attentat suicide qui n’a pas fait de victime et l’autre par une tentative déjouée à temps.
Durant le seul mois d’octobre, neuf gendarmes et policiers ont été tués dans des affrontements. La recrudescence des heurts intervient durant une inextricable crise politique déclenchée fin juillet par l’assassinat d’un opposant attribué à la mouvance jihadiste.

Toujours pas d’accord pour un Premier ministre.

Les négociations entre les islamistes tunisiens au pouvoir et l’opposition sur le futur Premier ministre indépendant vont se prolonger pendant « un ou deux jours » faute d’accord samedi, date limite que la classe politique s’était fixée, ont indiqué les islamistes d’Ennahda. « Nous ne sommes pas parvenus à un consensus sur le Premier ministre (…) nous allons continuer les discussions pendant encore un ou deux jours pour arriver à un consensus », a indiqué Ameur Larayedh, représentant d’Ennahda.
Le dialogue national entamé il y a une semaine était censé déboucher sur la nomination de la personnalité appelée à succéder au Premier ministre islamiste Ali Larayedh et conduire la Tunisie vers des élections à la tête d’un gouvernement apolitique.
Selon des négociateurs interrogés par l’AFP, les négociateurs ne parviennent pas à départager deux candidats: Mohamed Ennaceur, 79 ans, soutenu par l’opposition, et Ahmed Mestiri, 88 ans, soutenu par Ennahda et ses alliés. Le « dialogue national » en cours vise à sortir la Tunisie de la profonde impasse dans laquelle elle est plongée depuis l’assassinat le 25 juillet du député d’opposition Mohamed Brahmi, attribué à la mouvance jihadiste.

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