Le principal syndicat tunisien a appelé à la grève générale ce vendredi et à des funérailles nationales pour Chokri Belaïd, l’opposant de gauche assassiné mercredi à Tunis.
« L’Union tunisienne générale du travail (UGTT) a décidé une grève générale vendredi, lors d’une réunion extraordinaire de sa direction élargie », a annoncé le syndicat sur son site officiel jeudi. La centrale syndicale historique, qui peut mobiliser un demi-million de membres dans toute la Tunisie, a aussi appelé à « une journée de deuil national » vendredi.
La décision de la centrale fait suite à l’appel mercredi après-midi d’une alliance de partis d’opposition à une grève générale qui doit être observée le jour des obsèques, prévues vendredi. Des avocats, des magistrats, des fonctionnaires du parquet et des syndicats d’enseignants universitaires ont aussi appelé à observer des grèves à la suite de l’assassinat de l’opposant et avocat Chokri Belaïd.
Les syndicats des enseignants de l’université de la Manouba (26.000 étudiants), près de Tunis, ont également appelé à la grève, réclamant un deuil national de trois jours, cette université étant considérée comme un bastion de la gauche à laquelle appartenait la victime.
Chokri Belaïd, 48 ans, critique acerbe du gouvernement, a été tué en sortant de chez lui, un assassinat qui a provoqué des affrontements violents dans le centre de Tunis et dans plusieurs régions, des milliers manifestant contre le gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahda.