Trump dénonce la gauche radicale, les médias et la Chine lors d’une fête nationale divisée

Le président américain Donald Trump a marqué samedi la fête nationale américaine par un discours aux accents de réunion de campagne dans une Amérique divisée, sur fond de regain du Covid-19. Les festivités ont été revues à la baisse en raison de la pandémie.

« Nous sommes en train de vaincre la gauche radicale, les marxistes, les anarchistes, les agitateurs et les pilleurs », a lancé Donald Trump lors d’une cérémonie dans les jardins de la Maison-Blanche. Le milliardaire républicain s’en est aussi pris, aux médias « qui accusent à tort leurs opposants d’être racistes ».

« Plus vous mentez, plus vous calomniez […] plus nous travaillerons pour dire la vérité et nous vaincrons », a-t-il asséné, à quatre mois de l’élection présidentielle.

Le locataire de la Maison-Blanche a également visé la Chine, d’où est parti le nouveau coronavirus, réaffirmant qu’elle devrait « rendre des comptes ». Fidèle au message qu’il martèle depuis plusieurs jours, Donald Trump a une nouvelle fois minimisé la signification de la hausse spectaculaire de nombre de cas de Covid-19, qui alarme les autorités sanitaires.

« Nous avons fait beaucoup de progrès. Notre stratégie fonctionne bien », a-t-il lancé. Il a martelé sa conviction qu’un traitement et ou un vaccin seraient probablement disponibles « bien avant la fin de l’année ».

Quelques heures plus tôt, la Floride avait annoncé un nouveau record de cas de Covid-19 à 11’458 sur les dernières 24 heures.Devant l’ampleur de la crise sanitaire, le maire du comté de Miami-Wade, le plus peuplé du pays avec près de 2,7 millions d’habitants, a décrété vendredi un couvre-feu à partir de 22h00 locales.

À Atlanta, Nashville, les concerts ou feux d’artifice ont été annulés. Dans la ville texane de Houston, foyer de l’épidémie dans le grand État du sud, le 4 juillet est fêté en ligne.

En dépit de la pandémie de coronavirus, le National Mall, l’immense esplanade où se dressent musées et monuments officiels et ses alentours sont restés ouverts et accessibles au public pour un feu d’artifice annoncé comme « monumental ».

Une fête nationale marquée par la désunion des Américains

Aux cris de « Les vies noires comptent », les manifestants antiracistes remontent l’avenue longeant la Maison Blanche et abreuvent d’insultes une militante arborant une pancarte de soutien à Donald Trump. À Washington, la fête nationale américaine a été marquée samedi par la confrontation et la désunion.

À quelques centaines de mètres de la pelouse de la Maison Blanche où le président américain doit prononcer un discours en soirée, deux camps s’opposent et semblent irréconciliables en ce jour qui célèbre l’indépendance et l’unité du pays.

Pour éviter les heurts, un imposant dispositif policier a été installé autour de l’enceinte présidentielle, qui ressemble à un camp retranché. « On devrait célébrer notre unité, notre diversité et notre liberté, on ne devrait pas se considérer comme des ennemis prêts à faire la guerre », affirme à l’AFP Kristy Pandora Graczowski, la militante transgenre pro-Trump cible des invectives des manifestants.

Ceux-ci poursuivent finalement leur chemin jusqu’à la « Black Lives Matter Plaza », une portion de rue devenue l’épicentre de la contestation dans la capitale américaine.

Les manifestations se sont succédé et ont au passage relancé le débat sensible sur l’héritage du passé esclavagiste du pays. Mais le milliardaire républicain, loin de prôner la réconciliation nationale, a accusé les manifestants « radicaux » de vouloir « effacer » l’histoire américaine.

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