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Tabarnia, région fictive qui veut quitter la Catalogne indépendantiste

Le Vif

Une pétition satirique proposant qu’une partie de la Catalogne restée fidèle à l’Espagne fasse elle-même sécession de cette région séparatiste, sous le nom de Tabarnia, faisait fureur mardi sur les réseaux sociaux.

La pétition, qui a recueilli plus de 20.000 signatures en trois jours, était mardi l’un des sujets les plus discutés au monde sur Twitter, avec plus de 120.000 messages.

Carte à l’appui, elle tourne en dérision les arguments des indépendantistes, affirmant que Tabarnia, néologisme formé de Tarragone et Barcelone, les deux principales villes de cette bande de terre sur la côte catalane, « est une région qui se différencie en plusieurs aspects du reste de la région à laquelle elle appartient ».

Aux élections régionales du 21 décembre, les indépendantistes ont obtenu la majorité absolue en sièges mais pas en voix, le système électoral favorisant les régions rurales de l’intérieur des terres, plus nationalistes, au détriment des zones urbaines de la côte, qui ont voté pour les partis défendant l’unité de l’Espagne. « Notre vote vaut trois et quatre fois moins que celui de Gérone et Lleida », les deux provinces rurales ayant placé les indépendantistes en tête le 21 décembre, relève le texte.

La pétition a été lancée par un mouvement qui s’est baptisé « Barcelona is not Catalonia », en référence au slogan séparatiste « Catalonia is not Spain ». Ses auteurs assurent également que Barcelone et Tarragone souffrent d’un « déficit fiscal » vis-à-vis du reste de la région, reprenant l’argument des séparatistes selon lequel la Catalogne, une des plus riches régions d’Espagne, paie injustement pour le reste du pays. Ils réclament le « droit à décider si nous voulons ou non former une nouvelle région espagnole qui nous isole de la menace séparatiste », faisant écho au « droit à décider » brandi par les Catalans qui réclament un référendum d’autodétermination pour la région.

Moquant les arguments historiques des nationalistes, la pétition avance l’exemple de la région de Madrid, historiquement rattachée à la Castille et aujourd’hui autonome, qui « est actuellement l’un des moteurs de l’Espagne ». « Si les nationalistes peuvent invoquer le droit inexistant à diviser, n’importe qui peut le faire », a commenté sur Twitter le chef du parti anti-indépendance Ciudadanos, Albert Rivera, en partageant un article sur Tabarnia.

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