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Syrie : Reynders pour une « présence armée » sur le terrain

Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a plaidé vendredi pour une intervention sur le terrain en Syrie sous le couvert d’une résolution du Conseil de sécurité invoquant le chapitre VII de la charte de l’ONU et autorisant dès lors une « présence armée », en première instance de « troupes de la région ».

S’exprimant au nom du Benelux devant la troisième conférence des « Amis du peuple syrien » qui se tient à Paris, il a apporté son soutien aux cinq « engagements » proposés par le président français François Hollande – « le refus de toute impunité pour les crimes », « l’application réelle et effective » de sanctions économiques et financières, « le renforcement » du soutien à l’opposition en lui fournissant notamment des moyens de communication, une aide humanitaire et la promesse d’un soutien international à la reconstruction du pays à terme après la transition et le départ du président Bachar al-Assad.

M. Reynders a aussi exprimé son soutien à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une nouvelle résolution « sous chapitre VII » – c’est à dire incluant la possibilité de sanctions internationales et d’un recours à la force -, deux options jusqu’ici rejetées par la Russie et la Chine. « Y compris par une présence armée », a-t-il dit en soulignant que « le peuple syrien a besoin de nos actions ». « La barbarie continue » et la situation humanitaire est « déplorable » en Syrie, a-t-il déploré.

Interrogé par la RTBF et l’agence BELGA en marge de la réunion de Paris, M. Reynders a rappelé qu’il plaidait depuis plusieurs mois pour une présence « militaire » en Syrie afin de protéger les observateurs des Nations Unies – dont la mission de supervision d’un cessez-le-feu jamais respecté, la Misnus, a été suspendue et dont le mandat expire le 20 juillet – et assurer l’acheminement de l’aide humanitaire.

« On commence à parler d’une résolution sous chapitre VII, avec une capacité non seulement d’imposer les sanctions mais d’aller vers des actions, y compris militaires, pour imposer l’arrêt des violences et le début de la transition politique » à Damas, a-t-il expliqué.

Selon lui, les pays présents à Paris, soit 107 Etats et organisations internationales, vont faire pression sur la Chine et la Russie afin qu’elles acceptent de rendre contraignant ce qui a été décidé (la semaine dernière) à Genève, c’est à dire la perspective d’une transition politique et d’un départ du président Bachar al-Assad.

Il a toutefois déploré que l’évolution de la communauté internationale soit « trop lente », alors que les violences se poursuivent en Syrie, avec plus de 16.500 morts, en majorité des civils, en près de seize mois, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Le chef de la diplomatie belge a également suggéré, tout comme son homologue néerlandais Uri Rosenthal, d’encourager les défections de proches, militaires et hommes d’affaires, du régime au pouvoir à Damas, et à leur promettre de participer à la reconstruction du pays, sauf s’ils ont commis des « crimes graves ». Il s’est ainsi dit prêt à accueillir certains défecteurs, diplomates ou militaires.

M. Reynders a enfin rappelé devant la conférence que la Belgique consacrerait deux millions d’euros à une aide en faveur des victimes des violences en Syrie. Ce montant sera réparti entre le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les réfugiés syriens au Liban et les réfugiés palestiniens en Syrie par le biais de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNWRA), a-t-il ensuite précisé.

Le Vif.be, avec Belga

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