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Syrie : les « valeureux rebelles » contre « les sbires du dictateur » ?

Après Homs, le régime syrien a entrepris depuis le week-end dernier de réduire au silence d’autres bastions de la rébellion, notamment Rastane.

Le regard occidental sur le conflit se résume-t-il à la vision manichéenne d’une confrontation entre les « valeureux rebelles » et les sbires du dictateur ? C’est ce que s’attache à démontrer l’historien et militant d’extrême gauche d’origine turque Bahar Kimyongür dans Syriana La conquête continue (1).

Son livre a le mérite de mettre en évidence les liens entre les Alaouites de Syrie (communauté du président Bachar al-Assad) et leurs coreligionnaires de la province turque limitrophe du Hatay. Il explique aussi opportunément en quoi le régime de Damas n’est pas un monolithe, fondé sur les seuls Alaouites, mais qu’il s’appuie aussi sur les minorités et sur une partie de la bourgeoise sunnite, communauté majoritaire.

Cependant, le propos de Bahar Kimyongür est dans le même temps déforcé par des accusations sans preuve (par ex. : l’OTAN arme les rebelles syriens), par des amalgames (le projet de Grand Moyen-Orient des néoconservateurs américains actifs sous Bush serait poursuivi par Obama) ou par des omissions (le principal parti chrétien de Syrie, l’Assyrian Democratic Organisation, a rejoint l’opposition).

G.P.

(1) Couleurs livres, 181 p.

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