La trêve instaurée vendredi matin en Syrie à l’occasion de l’Aïd al Adha a volé en éclats au bout de quelques heures avec notamment un attentat meurtrier à Damas et une annonce de l’armée qu’elle avait engagé des ripostes à des attaques rebelles.
A l’appel de l’émissaire international Lakhdar Brahimi, rebelles et armée s’étaient engagés jeudi à faire taire leurs armes durant les quatre jours de la fête musulmane du sacrifice, tout en se réservant
le droit de riposter.
Au moins 61 personnes – 21 civils, 27 soldats et 13 rebelles – ont
été tuées à travers le pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Dans un communiqué lu à la télévision officielle, l’armée a annoncé dans l’après-midi avoir fait usage de ce droit de risposte après des attaques rebelles à Deir Ezzor (est), Deraa (sud), Idleb (nord-est) et dans la province de Damas.
Dans le même temps, la télévision syrienne et l’OSDH ont annoncé qu’un attentat à la voiture piégée avait fait cinq morts et une trentaine de blessés dans le quartier de Daf Chawk, dans le sud de Damas.
Dans le sud du pays, au moins 11 soldats ont été blessés dans l’explosion d’une voiture piégée à un barrage dans la ville de Deraa, selon l’OSDH.
Le Front al-Nosra, un groupe jihadiste rebelle qui a revendiqué la plupart des attentats ces derniers mois, avait catégoriquement rejeté toute idée de trêve.
Vendredi matin, la télévision d’Etat a montré le président Bachar al-Assad priant dans une mosquée du quartier chic de Mouhajirine à Damas, affichant un sourire et une déconctraction contrastant avec le conflit meurtrier qui a fait dans son pays, selon l’OSDH, plus de 35.000 morts depuis mars 2011.
Comme chaque vendredi, des militants hostiles au régime ont manifesté à Damas et dans tout le pays. En avril, une trêve négociée par Kofi Annan, le prédécesseur de M. Brahimi, avait déjà permis une baisse d’intensité dans les combats avant de voler elle aussi en éclats au bout de quelques heures.
Avec Belga