La contestation non violente a aussi pris la forme de peintures murales dans plusieurs villes syriennes. © ph. : Y. Al Najem - peinture : A. Abo Rebieh

Syrie : la non-violence n’a eu aucune chance

Le Vif

Sous l’offensive de l’armée de Bachar al-Assad et de ses alliés, Deraa, ville du sud de la Syrie d’où partit la révolution en 2011, est en passe de se vider de ses derniers rebelles.

De ce foyer de la contestation, il en est beaucoup question dans l’ouvrage collectif Non-violence dans la révolution syrienne (Les Editions libertaires, 122 p.), une compilation d’analyses et de récits publiés entre 2011 et 2013 sur des médias en ligne. Les différents auteurs y confirment que l’action non violente et la désobéissance civile, qui auraient peut-être pu ébranler le régime à long terme, ont été submergées en quelques mois par l’engrenage de la violence. En cause, la répression brutale  » dès le début des premières manifestations  » de l’opposition par les forces de l’ordre et la création du noyau de l’Armée syrienne libre par des soldats du régime qui avaient fait défection. Ainsi, Omar Aziz, un intellectuel qui avait promu la création à travers le pays de comités locaux de coordination de la révolution parce qu’il regrettait le manque de  » synergie entre les activités révolutionnaires et la vie quotidienne des gens « , ne put jamais mener à bien son projet d’auto-organisation non hiérarchique. Il mourut en prison en février 2013. La figure de la contestation non violente Leila Shrooms regrette en outre qu’il y ait eu  » si peu d’attention portée à la base sociale de l’opposition civile  » par la communauté internationale. Celle-ci aurait pourtant pu être convaincue par des actions à forte charge symbolique à Damas (le lancer de balles de ping-pong avec l’inscription du slogan Hurriyah ! (liberté) ou la coloration rouge sang de l’eau des fontaines) et par d’autres d’un courage inoui à Raqqa (des manifestations contre le comité de la charia imposé par l’Etat islamique).

Syrie : la non-violence n'a eu aucune chance

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