"C'est une bonne soirée! Et il semble qu'elle va devenir encore meilleure! Elle ne s'appelle pas Super Tuesday pour rien", s'est réjoui l'ancien vice-président de Barack Obama. © BELGAIMAGE

Super Tuesday: « bonne soirée » pour Joe Biden et « confiance absolue » pour Bernie Sanders

Le Vif

Joe Biden s’est félicité mardi d’une « bonne soirée » en voie d’être « encore meilleure » après des premiers résultats du « Super Tuesday » lui donnant une avance face à son rival socialiste Bernie Sanders.

« C’est une bonne soirée! Et il semble qu’elle va devenir encore meilleure! Elle ne s’appelle pas Super Tuesday pour rien », s’est réjoui l’ancien vice-président de Barack Obama devant ses partisans réunis à Los Angeles, en Californie. Il a remporté à ce stade huit Etats sur les 14 où sont organisées des primaires américaines mardi.

Son rival, qualifié de « socialiste », Bernie Sanders ne s’est imposé que dans quatre Etats mais a toutefois raflé la Californie, Etat du sud-ouest américain le plus doté en délégués (415), selon les projections des médias américains. Ce sénateur a affiché mardi soir sa « confiance absolue » dans sa victoire finale à l’investiture démocrate. « Je vous l’affirme avec une confiance absolue, nous allons remporter l’investiture démocrate et nous allons battre le président le plus dangereux de l’histoire de notre pays », a déclaré le candidat à la Maison Blanche devant ses partisans dans son bastion du Vermont.

Les résultats du Texas, déterminant car deuxième pourvoyeur de délégués (228) lors du Super Tuesday, et du Maine (24 délégués) sont encore attendus.

« Come-back kid »: le retour de Joe Biden

Donné politiquement mort il y a encore deux semaines, Joe Biden a effectué mardi un retour fracassant dans la course à l’investiture démocrate, se présentant comme un phénix renaissant au bout d’une vie marquée par la tragédie.

« Il y a à peine quelques jours, les médias et les commentateurs avaient déclaré la mort de cette candidature », a lancé mardi un Joe Biden remonté à bloc, en Californie. « Eh bien je suis là pour le dire: nous sommes bien vivants », a-t-il ajouté sous les cris et applaudissements de ses supporteurs.

Donnant un accent personnel à ses résultats, il a dédié ses victoires « à tous ceux qui ont été mis à terre, ignorés, laissés pour compte. »

Combatif, il se montrait sous ses célèbres lunettes aviateur dans une vidéo qu’il a tweetée avec le hashtag #Joemomentum: un jeu de mots sur son prénom et le grand « élan », ou « momentum » en anglais, que les candidats à la Maison Blanche espèrent toujours trouver, et dont il semblait bien profiter mardi.

Déclaré vainqueur dans plus d’Etats que son grand rival Bernie Sanders, l’ancien vice-président de Barack Obama avançait triomphalement dans la grande nuit du « Super Tuesday ». Ces résultats permettaient, notamment, de confirmer sa grande popularité chez les Noirs, un électorat clé pour tout démocrate briguant la présidence américaine.

– « Come-back kid » –

Joe Biden l’avait martelé pour tenter de dépasser ses deux premiers piteux résultats, début février, dans l’Iowa et le New Hamsphire (des Etats à la population peu diverse): « Nous n’avons pas encore entendu les membres les plus engagés du parti démocrate: les Afro-américains ».

Puis en Caroline du Sud samedi, après sa première victoire dans cet Etat où les Noirs représentent une majorité des électeurs démocrates, il avait salué le « coeur » du parti démocrate.

« Le come-back kid! » lui avait hurlé un partisan dans le Nevada, un autre Etat aux minorités plus importantes, où il est arrivé deuxième le 22 février. L’allusion au retour de Bill Clinton dans les primaires en 1992, avait fait sourire celui dont les gaffes avaient contribué ces derniers mois à nourrir l’image d’un candidat vacillant.

Mais sa victoire en Caroline du Sud a déclenché en quelques heures une dynamique extraordinaire, provoquant l’abandon des candidats modérés Pete Buttigieg et Amy Klobuchar. Et leur ralliement derrière sa candidature, avec l’autre ex-candidat Beto O’Rourke ainsi qu’une cascade d’élus dont l’influence locale peut se montrer décisive.

Se posant en rassembleur, il leur a attribué en partie ses bons résultats mardi soir.

– Tragédies personnelles –

« Je battrai Donald Trump à plate couture », avait martelé sans relâche Joe Biden après son entrée en lice, en avril 2019. Il se présentait comme le meilleur adversaire possible du milliardaire républicain grâce à sa popularité aussi bien chez les ouvriers blancs que les électeurs noirs. Sauf que ses deux premières cuisantes défaites aux primaires avaient profondément ébranlé ce message de « vainqueur » potentiel tandis que Bernie Sanders le doublait en position de favori.

Les moqueries sur sa forme et ses dérapages embarrassants –comme lorsqu’il se déclarait récemment candidat « au Sénat »– avaient alors pris un écho décuplé, reprises notamment sur Twitter par Donald Trump, qui le surnomme à l’envi « Joe l’endormi ».

Après plus de trente-cinq ans comme sénateur et huit ans passés à la Maison Blanche comme bras droit de Barack Obama, Joe Biden devra encore répondre de nombreux chapitres de son épais bilan et faire taire les interrogations sur sa forme.

Mais mardi, il profitait de cette résurgence qu’il faisait résonner avec sa vie personnelle, marquée par la tragédie. Un mois seulement après son élection au Sénat des Etats-Unis, à tout juste 30 ans, il avait perdu en 1972 sa femme Neilia et leur petite fille Naomi dans un accident de voiture. C’est au chevet de ses fils Beau, 4 ans, et Hunter, 2 ans, hospitalisés, qu’il avait été investi comme membre du Congrès.

Un nouveau drame l’avait frappé en 2015, quand son aîné Beau, devenu procureur général du Delaware, fut emporté par un cancer au cerveau. Un fils dont il évoquait encore la mémoire pour célébrer la victoire, en Caroline du Sud, qui lui a donné –en politique– une nouvelle vie.

Belga/AFP

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