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Russie: condamné à 5 ans de prison, Navalny enjoint son camp « de ne pas se laisser aller »

Le Vif

Reconnu coupable de détournement de fonds, l’avocat Alexeï Navalny a été arrêté et menotté dans la salle du tribunal de Kirov (Russie).

L’opposant numéro un russe Alexeï Navalny a été condamné ce jeudi à cinq ans de camp et arrêté dans la salle du tribunal à Kirov à 900 km à l’est de Moscou.

Le juge Sergueï Blinov a prononcé la condamnation à « cinq ans de camp » de Navalny compte tenu de la « gravité du crime » et du « danger qu’il représente pour la société ». L’opposant a été menotté et arrêté dans la salle du tribunal.

« Ne vous laissez pas aller, ne restez pas inactifs », a réagi l’opposant numéro 1 de Poutine dans un dernier message sur son compte Twitter avant d’être menotté. Son co-accusé, l’homme d’affaires Piotr Ofitserov, a lui été condamné à quatre ans de détention.

Les deux hommes ont embrassé leurs épouses présentes dans la salle du tribunal. Leurs proches ont demandé s’ils pouvaient prendre avec eux des effets personnels. Le Russe Alexeï Navalny, condamné ce jeudi à 5 ans de camp sur des accusations qu’il dit montées de toutes pièces, est un juriste, orateur charismatique et pourfendeur de la corruption, devenu le leader de l’opposition à Vladimir Poutine.

« Un jour nous les vaincrons, et c’est nous qui les mettrons en prison (…), j’ai choisi moi-même ce destin », avait dit au début de son procès en avril ce grand blond aux yeux bleus. Cet avocat de 37 ans, qui a affiché ses ambitions présidentielles, avait averti n’avoir peur « d’aucune condamnation ». Sa détermination est restée apparemment inchangée, dans un pays où les poursuites se sont multipliées depuis un an contre les opposants au Kremlin.

Lorsque la parole lui a été donnée au dernier jour du procès, c’est à un réquisitoire contre le régime en place qu’il s’est livré.
« Poutine – voleur ! » disait un autocollant bien visible au dos du smartphone qu’il tenait dans les mains tout au long du procès, envoyant régulièrement ses commentaires sur son compte Twitter @navalny.

Début avril, il avait qualifié l’ex-président et actuel Premier ministre Dmitri Medvedev de « méprisable escroc ». C’est grâce à internet, à son blog et à un site créé pour dénoncer la corruption qu’il s’est imposé en quelques années alors que l’opposition accusait le coup après une décennie sous Vladimir Poutine.

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