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Roumanie: enquête après la mort d’un manifestant

Le Vif

Un homme blessé le 10 août à Bucarest au cours d’une manifestation antigouvernementale qui avait dégénéré est mort, ont annoncé lundi des sources hospitalières, tandis que les forces de l’ordre sont accusées d’avoir abusé du gaz poivre et du gaz lacrymogène pour disperser ce rassemblement.

L’homme âgé de 68 ans avait été « soigné pour une hémorragie nasale » par les médecins présents place de la Victoire pendant cette manifestation à l’issue de laquelle on avait dénombré plus de 450 blessés, a raconté le département pour les situations d’urgence. Il avait néanmoins alors refusé d’être transporté à l’hôpital.

De retour chez lui, il avait raconté à son épouse avoir inhalé une grande quantité de gaz lacrymogène, « bien qu’il ne se soit pas retrouvé aux premiers rangs des manifestants », selon cette dernière.

Le sexagénaire a été admis mercredi à l’hôpital d’Alexandria (sud) où on lui a notamment diagnostiqué une grave hémorragie digestive, a précisé la direction de cet établissement.

Le décès est survenu dans la nuit de dimanche à lundi à la suite d’un arrêt cardio-respiratoire.

« Nous avons demandé à la police l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes exactes du décès », a souligné la même source.

Plus de 350 personnes ont à ce jour porté plainte contre les forces de l’ordre à la suite de cette manifestation, a annoncé le Parquet.

Quelque 80.000 Roumains s’étaient rassemblés le 10 août dans le centre de la capitale pour demander la démission du gouvernement de gauche, accusé de « corruption ».

Des dizaines de hooligans ayant à plusieurs reprises tenté de rompre le cordon policier, les gendarmes ont eu recours, en abondance, à du gaz lacrymogène ainsi qu’à un canon à eau pour disperser la foule.

L’opposition de centre droit a demandé la démission de la ministre de l’Intérieur Carmen Dan, accusée d’avoir coordonné cette intervention musclée.

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a pour sa part appelé Bucarest à éclaircir les circonstances dans lesquelles plusieurs journalistes, dont un travaillant pour la télévision publique autrichienne ORF, avaient été agressés par les forces de l’ordre.

La Première ministre roumaine Viorica Dancila a en revanche dénoncé dans une lettre adressée à la Commission européenne une « tentative de renverser par la force un gouvernement légitime ».

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