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Révélations sur le financement du Big Pharma à des professionnels de santé en Belgique

De 2017 à 2020, l’industrie pharmaceutique a versé 875 millions d’euros à des professionnels et organisations belges de la santé, rapporte mercredi une enquête collaborative des médias Le Soir, Médor, De Tijd et Knack. Près de 60% du total (520 millions) est destiné à financer la recherche et le développement en Belgique mais d’autres catégories de dépenses sont plus polémiques, notamment le sponsoring individuel.

Ces dépenses des firmes pharmaceutiques servent entre autres à financer la formation de praticiens, inviter les professionnels à des congrès scientifiques, en sponsoriser l’organisation ou s’octroyer les conseils d’un « key opinion leader », un médecin qui fait autorité dans son secteur, détaillent les médias. Depuis 2017, les dépenses au profit du monde médical doivent être déclarées en Belgique et sont ensuite publiées dans le registre officiel « betransparent ».

Selon les 134.000 transactions analysées, 546 entreprises du secteur pharmaceutique et fabricants de dispositifs médicaux déclarent avoir versé 875,5 millions d’euros à près de 32.000 professionnels et organisations des soins de santé basés en Belgique lors des quatre années étudiées. Les entreprises expliquent réaliser ces financements pour « faire progresser la science » et « améliorer la qualité des soins aux patients ».

Les donations et subventions représentent par ailleurs 15% (131 millions d’euros) des montants déclarés dans betransparent, contre 9,1% pour les frais de consultance. Les dépenses de participation, d’hébergement et/ou de transport pour des manifestations scientifiques atteignent près de 145 millions d’euros.

Certaines dépenses sont contestées pour des raisons déontologiques, notamment par Test-Achats. « Il est illusoire de penser que les entreprises dépensent de manière désintéressée de grosses sommes d’argent sans en retirer aucun bénéfice », explique l’association de consommateurs. « Des études montrent que même de petits avantages reçus des entreprises peuvent créer une relation de réciprocité, souvent de manière inconsciente. »

Des professionnels de la santé soulignent toutefois que les financements permettent de soutenir des projets de recherche que les hôpitaux ne seraient pas capables d’assumer seuls.

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