Des camions conçus par un constructeur en partie allemand comme outils de répression du mouvement démocratique en Birmanie, cela passe mal à Berlin. © gettyimages

Qui sont les volontaires qui ont pris les armes contre la junte birmane

Dans leur camp dissimulé dans les collines boisées de l’Etat de Kayah, dans l’est de la Birmanie, près de la frontière thaïlandaise, ces volontaires qui ont pris les armes s’exercent au tir ou jouent de la guitare entre deux accrochages avec la junte birmane.

« Je n’ai plus vu ma famille depuis plus de trois mois », confie à l’AFP sous couvert d’anonymat un membre de ce groupe. « Je rentrerai à la maison après la révolution ».

Depuis le coup d’Etat militaire qui a renversé la dirigeante civile Aung San Suu Kyi, le pays est en proie à des troubles qui ont entraîné la mort de près de 900 personnes, selon une ONG locale.

Dans certaines zones, les civils se sont organisés en « groupes de défense » pour lutter contre la junte, utilisant le plus souvent des fusils de chasse ou des armes artisanales.

En trois mois, ce groupe d’une soixantaine de membres a eu une vingtaine d’accrochages avec les militaires, explique le volontaire.

Les communications sont compliquées dans cet Etat, et l’AFP n’a pas été en mesure de vérifier le nombre de fois où son groupe a combattu l’armée.

Depuis le coup d’Etat, les combats entre l’armée birmane et les groupes rebelles dans l’est du pays ont provoqué le déplacement de 100.000 personnes, avait affirmé l’ONU le mois dernier.

Des habitants de l’Etat de Kayah affirment que des obus d’artillerie tirés par l’armée ont atterri dans leurs villages, près de la ville de Demoso. Cela n’a fait que renforcer la détermination de ceux qui ont pris les armes.

« Nous n’oublierons ni ne pardonnerons jamais », indique un tatouage sur le cou d’un des volontaires du Karenni People Defense Force (KPDF).

Sur la crosse du fusil d’un autre, on lit, en birman: « Révolution de printemps ».

Vêtus pour certains de tenues camouflage, pour d’autres de t-shirt, les volontaires partent en patrouille, suivant des pistes difficilement reconnaissables dans les collines accidentées.

D’autres s’exercent au tir avec leurs fusils artisanaux.

Entre les entraînements, l’un se détend en jouant de la guitare sur un banc, un autre se repose dans sa tente où l’on devine un fatras de sacs de couchage et de vêtements.

Les experts estiment que des centaines de manifestants opposés à la junte, et originaires des villes, sont partis grossir les rangs des groupes de défense dans les collines tenues par les rebelles, qui leur donnent une formation militaire sommaire.

Manque d’entraînement, d’équipement, d’armes…. Ces combattants civils ne soutiennent pas la comparaison avec l’armée birmane.

« Si nous combattons tous, nous gagnerons », lance cependant un volontaire. « Je crois que nous pouvons gagner« .

La junte a justifié sa prise de pouvoir comme un moyen de protéger la démocratie, alléguant des fraudes électorales lors des élection législatives de novembre, remportée par le parti de Aung San Suu Kyi.

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